mardi 8 novembre 2011

CÔTE D'IVOIRE : Interview de Angenor Youan Bi , vice-président du Congrès de la jeunesse panafricaine (Cojep) avant son arrestation


«Qu’on n’arrive pas à une position où on n’ait plus d’alternative»
Il était à l'origine de la création du Congrès panafricain des jeunes et des patriotes (COJEP) de Charles Blé Goudé. Leader de la galaxie patriotique bien connu dans les agoras et parlements, notamment de la commune de Yopougon à Abidjan, l'on pouvait considérer Agénor Youan Bi comme l'homme de main du leader des jeunes patriotes. En exil comme son mentor, nous avons pu joindre ce proche de Charles Blé Goudé, qui se prononce sur tous les sujets se rapportant à l'actualité politique.

M. Agénor Youan Bi, vous étiez l’un des piliers du COJEP et de la Galaxie patriotique ivoirienne avant la crise post-électorale, que devenez-vous après cette crise?
Nous sommes là. Nos activités sont au point mort aujourd'hui, et on essaie de relancer les contacts de nos amis pour voir dans quelle mesure relancer nos activités.
Où vivez-vous?
Je vis en Afrique.
Pourquoi plus en Côte d'Ivoire?
Dans tous les cas, c’est notre pays, on ne peut pas rester pendant longtemps à l'extérieur. Le retour c’est pour bientôt, très bientôt.
On entend dire que vous préparez un coup, qu'en est-il?
Ceux qui le disent ont beaucoup à se reprocher. C’est comme quand vous avez un voisin, qui un matin vient avec une kalachnikov chez vous. Il prend toutes vos affaires et il va habiter chez lui et il monte la clôture. Le voisin se dit que celui qu'il a volé peut venir à tout moment reprendre ce qu'il lui a pris. Il ne sait quand et comment. Ils se disent qu’on va venir en force. Mais en réalité, nous croyons beaucoup en la démocratie. Qu’on n’arrive pas à une position où on n’ait plus d’alternative que ce que eux-mêmes redoutent.
En parlant de voleur qui tente de s’embrigader, à quoi faites-vous allusion? Voulez-vous insinuer qu’on vous a volé quelque chose?
Bien sûr! Nous pensons qu’on nous a volé quelque chose et l’actualité est en train de nous le montrer. Regardez, si Ouattara pense avoir gagné tranquillement les élections, pourquoi changer la CEI ? Aujourd’hui, c’est un seul camp qui dirige la CEI. S'ils ont gagné les élections et qu'ils n'ont rien à se reprocher, la CEI devrait rester telle pour continuer son travail. La deuxième chose, le parti du président qui dit avoir gagné les élections, est un phénomène de ville. Ils se disent qu'ils ne peuvent pas gagner les élections législatives et même les municipales et les élections de conseils généraux. L'ayant compris, ils ont déjà supprimé les conseils généraux pour être à l’aise. Sinon, qu’est-ce qu’on reproche à ces entités de développement. Toute la Côte d’Ivoire était en chantier et aujourd’hui avec ces entités et personne n'a formulé de grief contre ces élus. Nous pensons que quelque chose ne va pas et ils doivent avoir le courage de le dire aux Ivoiriens. Pour en revenir aux élections, si Ouattara croyait avoir vraiment gagné, pourquoi avoir refusé l'arbitrage du recomptage des voix? Pourquoi n'avoir pas attendu la fin de la médiation des délégués de l'Union africaine avant d' engager la violence, alors que dans l'attente de l'arrivée de ces médiateurs, la tension avait baissé dans le pays? Aujourd'hui, on continue de maintenir le président Gbagbo en détention. Il faut le faire sortir. Ce qui nous attriste, c’est quand un ministre se lève pour dire que transférer Laurent Gbagbo à la CPI enverra la paix en Côte d’Ivoire. Ceux qui le disent ne sont pas sérieux. C'est comme s'il disait à la France: ''le colis que vous nous avez donné est trop gros pour nous''. N'oubliez pas, en partant, Choi a dit que Gbagbo et toutes ses forces sont neutralisés. Cela veut dire que le FPI et Laurent Gbagbo ne représentent plus rien. Or, si c'est le cas, on peut donc le libérer. Pourquoi demandez alors qu’on le transfère à la CPI? C’est dire qu’il est devenu un colis gênant pour eux.
Faites-vous de la libération de Gbagbo une condition pour rentrer au pays?
La libération de Gbagbo doit se faire aussitôt.
Mais le pouvoir en place estime que Laurent Gbagbo est responsable de tout ce qui est arrivé à la Côte d’Ivoire après les élections...
C’est ce qu’ils peuvent dire. J'insiste pour dire qu'il faut libérer Gbagbo. Peut-être qu’en le faisant, il y a des choses qui vont se décanter. Ils ont pensé qu’en l’emprisonnant, il n’aura plus l’estime des gens. Mais, on ne peut pas enlever l’estime que les Ivoiriens ont pour Gbagbo pour te la donner.
Le président Ouattara vous a demandé de revenir au pays, mais vous donnez l'impression de ne pas être rassurés ?
On n’a même pas besoin de nous demander de revenir. On n'est jamais mieux que chez soi. Nous posons des conditions et dès qu’on voit les signes, personne ne nous dira de revenir. Ce n'est pas de gaité de cœur qu'on a laissé nos familles et nos amis pour nous retrouver là où on est.
Quel(s) signe(s) attendez-vous pour revenir au pays?
Jusqu’à présent, on continue de poursuivre les gens, les mandats internationaux continuent de pleuvoir. On ne sait pas si on va nous arrêter quand on va franchir la frontière. On a vu le cas de Guiai Bi Poin qui a été arrêté. On lui reprochait d’avoir fait un charnier. Mais, par la suite, il est inculpé pour crimes économiques. Dans cette grisaille de frilosité, on ne peut pas prendre le risque de rentrer comme si de rien n'était.
Quoi de mieux que l'appel du chef de l'Etat comme garantie pour regagner sa patrie?
C'est beau les discours, mais il faut qu’on aille au-delà. Il dit ''rentrez au pays'' et va même jusqu’à affirmer péremptoire que ''les réfugiés vont rentrer''. Cela veut dire qu’il y a une pression quelque part qui lui demande de faire revenir les réfugiés et nous avons le sentiment que ce sont les opérateurs économiques qui le lui exigent. On lui dit qu' « avec près de deux millions de réfugies, l’environnement économique n’est pas serein, il faut négocier avec tes frères pour qu’ils reviennent' ». Mais nous, on est serein. On va rentrer dans notre pays.
Qu’attendez-vous concrètement pour revenir?
Toute la question tourne autour de ça, tout le monde en parle. Nous allons revenir, je n’en dirai pas plus, nous serons revenus avant la fin de l’année s'il plait à Dieu. Mais, c'est notre pays et nous allons revenir.
Avez-vous des nouvelles de votre leader au COJEP, Charles Blé Goudé?
Il va bien.
Où se trouve-t-il?
Je peux vous dire que Charles Blé Goudé se porte bien, il est en Afrique.
Dans quel pays?
Je ne saurais vous dire dans quel pays il se trouve mais on est en contact. Il va bien et il salue les Ivoiriens.
A quoi s’occupe-t-il aujourd’hui?
Nous réfléchissons aux stratégies pour voir comment est-ce qu’on va revenir au pays, comment on va relancer nos activités. Ce sont des moments de grandes réflexions, il travaille à cela et nous sommes en train de voir si le COJEP ne peut pas prendre une autre dimension politique.
Vous voulez parler d'un parti politique?
On verra mais nous pensons qu’il faut étendre la lutte que nous menons à toute la Côte d’Ivoire et au-delà, à toute l’Afrique. On ne peut plus se limiter à la jeunesse . Or le COJEP nous limite. Donc il faut prendre en compte toute la population et nous sommes en train de mener nos réflexions par rapport à la dimension que cela prendra.
Pendant que Gbagbo est en prison, son numéro 2, Mamadou Koulibaly a créé son parti politique. Comment appréhendez-vous cela?
Sangaré Aboudrahamane disait ceci en 1987: ''Vous êtes au FPI et on vous applaudit. Demain si vous décidez que par rapport à l’aura que vous avez au FPI vous allez créer un parti, c’est là que vous verrez ce que vous représentez. Vous vous retrouverez seul et vous saurez que ce n’est pas vous en tant qu’individu qu’on applaudit, mais c’est le manteau que vous portez''. C’est le cas de Mamadou Koulibaly. Il a pensé que toute l’estime qu’on avait pour lui, c’est parce qu’il travaillait bien. Mais, c’est parce que ce qu’il disait allait dans le sens de ce que nous disions. Il se retrouve seul aujourd'hui. Où est-ce que son parti organise ses activités? On ne le retrouve que dans les journaux.
Pourtant, il ne semble pas fondamentalement avoir changé de ligne d'idée?
Il faut faire très attention, parce que Mamadou Koulibaly tente de se montrer aux yeux de la France comme une alternative crédible. Pour lui, Ouattara ne peut pas envoyer la paix, et Gbagbo est fini. Du coup, il se positionne comme l'alternative crédible qui peut rassembler partisans de Gbagbo et ceux de Ouattara en même temps. Le jour où il est content, il tape sur Ouattara, un autre jour, il tape sur Gbagbo.
De plus en plus, on assiste à des attaques sporadiques notamment à l’Ouest, qu'on impute aux partisans de Laurent Gbagbo. Revendiquez-vous ces attaques?
Il faut dire la vérité aux Ivoiriens. Ils disent qu’ils ont apporté la sécurité aux Ivoiriens, l’ONUCI a même annoncé la construction d’au moins huit (8) camps militaires. Donc, les Ivoiriens ne devraient pas subir de telles attaques. Il faut expliquer aux Ivoiriens ce qui se passe sur le terrain et ne pas chercher à accuser les autres. Ils ont dit que toutes les forces sont neutralisées, mais qui sont ceux qui ont attaqué?
La plupart d'entre vous ont leurs avoirs gelés, mais vous subsistez. Comment?
Les oiseaux du ciel ne sèment ni ne moissonnent, mais ils vivent.
Doit-on dire du COJEP et de la Galaxie patriotique que c'est terminé?
Le patriotisme n’est pas pour un temps donné. La patrie, c’est la terre de nos ancêtres. Le patriotisme va continuer tant que la terre de nos ancêtres va exister. Nous n’aurons pas d’autres choix que de relancer cette lutte et nous le disons plus haut. Nous allons agir maintenant. C’est dans cette dimension que nous sommes et nous pensons même qu’il faut un repli tactique. On ne va pas laisser notre pays en lambeaux, on ne va pas laisser notre pays dans les mains de quiconque.
Vous allez agir maintenant en faisant quoi?
Tout le monde se pose la question et les Ivoiriens se disent que nous allons venir faire un coup. Mais est-ce qu’on a besoin de venir faire un coup pour faire tomber Ouattara ? Celui qui se dit ''La solution'' a déguerpi les petits vendeurs, tous nos frères et sœurs qui se débrouillent pour gagner leur pain. La cherté de la vie va sans cesse croissante, malgré la reprise des activités bancaires après la chute de Gbagbo, l'insécurité est devenue phénoménale. On n'a pas besoin d'un coup pour faire partir Ouattara. On s'achemine vers des élections législatives bâclées, qui vont piétiner la démocratie que les gens prétendent défendre, etc. Les Ivoiriens eux-mêmes auront tout compris bientôt.
Alassane Ouattara annonce les 100 jours de son pouvoir pour la mi-octobre. Votre regard sur ce bilan.
Les 100 jours de Ouattara et de la France, il faut le préciser. Parce que nous remarquons que toutes les consignes viennent de l’extérieur. Dès que Ouattara est revenu de la France, il a entamé tous les bouleversements. On ne veut plus parler de FRCI, on a éliminé les conseils généraux, on a annoncé la date des législatives, etc. Demain, que dira Ouattara quand il va revenir de la France. Ensuite, il y a le contexte dans lequel il est en train de faire déguerpir les marchands. Nous disons que Ouattara n’a jamais été politique. Mais même s’il a été économiste, il n’est pas pragmatique. Nous avons vécu une situation de guerre assez difficile où des gens ont tout perdu. Au moment où ils sont en train de reconstruire leur vie de famille, de refaire leur économie, vous venez les chasser. Ils n’ont pas d'autre alternative. C’est cette population qui va descendre dans la rue. Les gens parlent déjà de ''Gbagbo kafissa'', c'est-à-dire ''Gbagbo était mieux''. Ce ne sont pas des partisans de Gbagbo qui le disent mais ce sont des propres partisans à Ouattara qui le disent. Donc les gens n’auront pas d’autre choix que de descendre dans la rue un matin et de crier leur-ras-le-bol. Ça, c’est irréversible. Regardez par exemple les acquis sociaux. Les travailleurs ont du batailler dur pour avoir ces acquis. Dans les entreprises, dans l’Administration, il est en train de tout remettre en cause aujourd’hui. Or, malgré la situation de guerre et le fait que les impôts n’étaient pas encaissés dans les zones CNO, Gbagbo, quand il était là, a pu avantager les travailleurs, qui étaient plus à l’aise.
N'empêche qu'avec le président Ouattara le pays est en train de se réunifier avec le retour de l'administration dans ces ex-zones CNO?
Depuis les accords de Ouagadougou, on avait dit que l’Administration serait redéployée. Même ceux du nord continuent de dire qu’on laisse un peu de temps pour encaisser. Cela ne devait même pas être annoncé en grande pompe comme ils le font. La Côte d’Ivoire est toujours divisée. D’ailleurs, Abidjan même est divisé en zone. Chérif Ousmane a sa zone, Wattao, Koné Zackaria, etc. On se croirait dans le ''far west'' comme dans un film western. Ils font ce qu’ils veulent, extorquent des fonds à des entreprises. Un opérateur économique sérieux ne peut pas investir ici.
Aujourd’hui, c'est l'heure de la réconciliation avec la mise en place de la Commission dialogue, vérité et réconciliation. Y croyez-vous et comment allez-vous y contribuer?
La question de la réconciliation est devenue un phénomène de mode, de publicité. Si vous vous souvenez très bien, c’était un slogan de campagne pour le RHDP. Le PDCI devait avoir le poste de Premier ministre et tout le monde s’attendait plus ou moins à Banny. Mais il n’a pas eu le poste parce que Ouattara n’a pas été élu, il a été installé par la France. Les conditions ayant changé, il ne peut plus respecter sa promesse. Pour contenter Banny, on crée un poste qu’on lui donne de sorte à l’occuper pour faire cesser ses plaintes et ceux du PDCI. Nous regardons.
Vous ne croyez donc pas à la réconciliation?
Ce n’est pas comme ça que la réconciliation devait se faire. C’est beaucoup plus une tribune que Banny cherche pour se repositionner sur l’échiquier politique ivoirien.
Comment doit se faire la réconciliation selon vous?
Il faut d’abord que le contentieux électoral soit vidé. Laurent Gbagbo est emprisonné, or nous continuons à dire qu’il a gagné les élections. Si Banny veut la réconciliation, il faut vider le contentieux électoral. Mais avant, il faut libérer Gbagbo, dégeler les avoirs des partenaires de Gbagbo parce qu’on veut les amener à être des mendiants pour être faciles à débaucher. Ils voient que malgré le fait qu’ils ont gelé les avoirs des partisans de Gbagbo, ils n’ont pas pu débaucher. La stratégie n’a pas marché, qu’il laisse tomber. Les gens sont restés encore solides autour de Gbagbo. C’est vrai qu’on entend des déclarations de certaines personnes ici et là, mais ce sont des personnes qui n’avaient pas de poids.
Des membres du gouvernement persistent à dire que c’est quand Gbagbo sera à la CPI que les Ivoiriens vont se réconcilier.
Qu’ils l’expriment dans les faits. Gbagbo à la CPI est devenu un programme de gouvernement. Ce n’est pas de ça que les Ivoiriens ont besoin. Il faut libérer Gbagbo. Les Ivoiriens veulent voir leur économie forte, ils veulent sentir cela dans leur panier, dans leur travail, à tous les niveaux. Le prix du sac de riz est passé aujourd’hui du simple au double. Ce sont les questions auxquelles Ouattara doit répondre. Il faut arrêter tout ça.
Pour vous, on n’est pas encore sorti de l’auberge?
Mais oui! On n’en est pas encore sorti.
Et comment en sortir?
Le peuple souffre et nous souffrons avec le peuple. Nous pensons que pour éviter une autre catastrophe, une autre guerre à la Côte d’Ivoire, il faut rétablir la justice.
Quelle est la justice pour vous?
Gbagbo a gagné les élections, il faut le dire aux Ivoiriens. Les gens vont penser que ce que nous disons est utopique parce qu’ils ne voient pas comme nous. Mais nous allons continuer à dire que Gbagbo a gagné les élections parce qu’ils a effectivement gagné et les Ivoiriens le savent.
Que dites-vous alors de cette sortie de l'ambassadeur Allou, ancien directeur de protocole de Gbagbo qui a laissé entendre récemment que Gbagbo a perdu les élections?
Il faut voir la réaction d’Allou autrement. Il ne s’occupe même pas de ce qui se passe en Côte d’Ivoire. Allou est dans le schéma de Sarkozy qui est en train d’éliminer tous ses adversaires en France avec l'affaire DSK, qui en est un bel exemple. Donc Allou, qui sort pour dire que de l’argent a été effectivement déposé, pour discréditer Dominique de Villepin, cet autre adversaire de Sarkozy, sait ce qu’il faut dire pour plaire à la France et à Ouattara. Mais nous comprenons beaucoup de choses. Ce sont les Ivoiriens qui ne le connaissent pas. Allou monnayait les rendez-vous au palais présidentiel, détournait de l’argent réservé à d’honnêtes citoyens. Même à Gagnoa, chez lui, il n'a pas l'estime des siens, pour ses pratiques et sa façon de se conduire. Ce ne sont pas les dires d’un homme d’une telle moralité qu’on va prendre au sérieux. Tout cela, c’est de l’amusement.
Quel regard portez-vous sur les élections législatives prévues pour se dérouler en décembre prochain?
Nous ne pouvons pas aller à ces élections avec la CEI telle qu’elle se présente. Je pense que le FPI et ses partenaires sont responsables. Ils ont fourni un document. Pour que nous allions aux élections législatives, il faut revoir la composition de la CEI, la libération de Gbagbo, le dégel des avoirs des dirigeants de LMP, il faut libérer tout le monde. Ouattara n’a pas d’autres choix que d’accepter ces conditions. Et nous savons que c'est sous la pression qu’il a été obligé de recevoir le FPI et le CNRD, sinon ce n’est pas aujourd’hui que les responsables du FPI ont demandé à être reçus par lui. Il l’a fait certainement parce qu’on lui a dit de le faire, depuis la France.

Est-ce que le COJEP envisage d'avoir des candidats à ces élections?
C’est prématuré d'en parler, mais nous sommes en train de penser à notre mutation. N'allons pas vite en besogne. Chaque chose vient en son temps. Blé Goudé, lui-même, sait là où il se trouve, que le combat que nous menons n’est plus au niveau de la jeunesse uniquement. Et nous allons nous atteler à lui donner la dimension qui vaille.

Entretien réalisé par F.D.BONY et H.KPODION

Source L'INTER du 06 Octobre 2011

lundi 7 novembre 2011

CÔTE D’IVOIRE : DÉCLARATION IMPORTANTE

COMITÉ POUR LA LIBÉRATION DE LA CÔTE D’IVOIRE

(C.P.L.C.I)

ADRESSE À L'ATTENTION DES POPULATIONS DE CÔTE D’IVOIRE

Ivoiriens, Ivoiriennes, populations de Côte d’Ivoire. Après 10 années de crise militaro-politique, les élections présidentielles de novembre 2010 étaient sensées apporter la paix définitive à notre pays. Malheureusement, elles nous ont encore apporté une guerre qui a fait le macabre bilan de 3000 morts selon des chiffres officiels. A l’issue de cette guerre, Alassane Ouattara a été imposé à la tête de la Côte d’Ivoire par la communauté dite internationale.

Sept mois après son avènement au pouvoir, nous constatons que Ouattara est incapable de réconcilier les ivoiriens. Au lieu de poser des actes concrets pour rassembler les ivoiriens, il se promène de pays en pays multipliant des appels hypocrites à la réconciliation. Pendant qu’il fait ces déclarations, ses hommes de guerre qu’il a baptisé FRCI continuent de semer la tristesse et la désolation en Côte d’Ivoire à travers de nombreuses exactions quotidiennes : meurtres, assassinats, viols, braquages, dépossessions des biens, exécutions sommaires nocturnes, intimidations et séquestrations etc. ; ça suffit !

Tout ceci doit cesser immédiatement car les ivoiriens ne peuvent plus continuer à subir ces humiliations. Les ivoiriens ne peuvent plus continuer à subir les humeurs et l’acharnement d’une poignée d’hommes politiques tous avides de pouvoir. C’est pourquoi le Comité Pour la Libération de la Côte d’Ivoire (CPLCI) a décidé de prendre ses responsabilités pour libérer le peuple ivoirien et ce dans les très prochaines heures. Ce combat que nous engageons avec la plus grande détermination pour la dignité et la survie de notre peuple n’est point le combat des pro Gbagbo contre les pro Ouattara. C’est le combat du peuple ivoirien pour la restauration totale de la nation ivoirienne ; là où Henri Konan Bédié, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara ont tous échoué.

C’est pourquoi le CPLCI s’engage dès son entrée en action à la mise à la retraite politique de la classe politique actuelle... Lire la suite ici http://cplci.wordpress.com/2011/11/06/cote-d%e2%80%99ivoire-declaration-importante/



cplci.wordpress.com
COMITÉ POUR LA LIBÉRATION DE LA CÔTE D’IVOIRE (C.P.L.C.I) ADRESSE À L'ATTENTION DES POPULATIONS DE CÔTE D’IVOIRE Ivoiriens, Ivoiriennes, populations de Côte d’Ivoire. Après 10 anné...

samedi 24 septembre 2011

Allassane Ouattara et la République avariée

 Essai sur l’ivoiro-pessimisme

Il nous arrive dans ces jours sombres pour la Côte d’Ivoire, d’avoir de la compassion pour notre frère le Dr Allassane Ouattara. Nous nous empressions de dire ici que la compassion, en ce qui nous concerne n’à rien avoir avec la pitié.

Le Dr Allassane Ouattara, avec ses costumes taillés sur mesure, ses molaires en or, ses cravates en soie pure, et ses boutons de manchettes en or est un homme habitué aux mondanités de son temps, il ne fait donc pas du tout pitié. Nous voulons être sincère dans l’usage de ce mot, afin de bien nous faire comprendre.
La compassion dans notre esprit, c’est le sentiment indéfinissable de désolation et de tristesse qu’on éprouve face au malheur de son semblable. Car c’est en tenue de deuil qu’il a franchit les portes du palais présidentiel d’Abidjan Plateau, pour prendre en mains le destin des ivoiriens, dans une ville d’Abidjan jonché de cadavres, dont beaucoup étaient encore en état de décompositions avancés.
Il a certainement voulu être le président de la Côte d’Ivoire, mais pas dans des conditions aussi sanglantes. C’est cela qui justifie notre compassion à son endroit. Cela dit nous sommes pessimistes sur sa capacité à instaurer la confiance entre les ivoiriens et a jeter les bases d’une paix juste et durable dans ce pays.
La Côte d’Ivoire, est pris au piège d’une réalité qui ne fait que la broyer tous les jours dans une sorte de fatalité sans fin. Certains disent que la crise ivoirienne était militaire, d’autres disent qu’elle est économique et institutionnelle car c’est la faillite des hommes qui a provoqué la faillite de l’Etat et du pays. En réalité il s’agit d’une crise politique.
Le politique étant le sens et l’essence de l’existence de l’Etat, il ne doit plus devenir un tabou à l’heure des comptes pour nettoyer les plaies, penser les blessures et permettre à la nation de se relever progressivement de cette immense déchirure qui risque durablement de la rendre impotente.

II – L’avarie de la république

Les marins utilisent le terme avarie, pour désigner les dommages subits par un navire en mer. Si nous devons transposer ce terme en politique nous n’hésiterons pas à dire ici que lorsqu’un Etat est incapable d’assurer ses fonctions régaliennes, il est dans la situation d’un navire avarié.
- Il ne faut pas se le cacher, la Côte d’ivoire a de la peine à payer ses fonctionnaires.
- Personne ne peut dire aujourd’hui avec exactitude quand les écoles et les universités ouvriront leurs portes pour la prochaine entrée.
- Personne ne peut vous dire si vous pouvez quitter Abidjan pour aller à Abengourou sans que des coupeurs de routes ne s’en prennent à vous pour vous rançonner et violer votre femme et vos filles sous vos yeux.
- La police et la gendarmerie n’interviendront pas en Côte d’Ivoire pour vous protéger contre les bandits devant votre porte.
- En ce qui concerne les FRCI, on est tenté de se demander s’ils sont là pour protéger les ivoiriens ou pour soumettre les ivoiriens au régime politique dirigé par le Dr Allassane Ouattara ?
L’image de l’Etat déliquescent et de la république avariée est apparut dans toute sa clarté au matin du 5 août 2011, quand un accident de la circulation c’était produit sur le Pont Houphouët-Boigny et qu’un chauffeur de bus perdant totalement le contrôle de son véhicule et plonge dans la Lagune Ebrié, avec ses passagers de son bus.
La réaction naturelle des ivoiriens fut naturellement d’appeler la marine nationale du pays à deux pas des lieux pour porter secours aux passagers du bus. Ils furent tous abasourdis de savoir que la Côte d’Ivoire n’a plus de marine car tout le matériel de la caserne fut pillé dans l’immense ivresse et la kermesse sanglante qui avait accompagné la chute du président Laurent Gbagbo.
Dans ce cas il faut appeler les pompiers. Ils arrivent sur les lieux eux aussi avec leurs sirènes hurlantes, pour constater qu’ils n’ont plus le moindre matériel de plonger. Quel est donc ce pays bizarre qui dans une sorte de cécité sans fin se dote d’une marine qui n’a aucun matériel de plonger ? La réponse est simple, il ne faut plus croire en la Côte d’Ivoire, ce n’est qu’une république cacaoyère en état d’avarie très prononcée.
Le plus ridicule est que ceux sont les petites embarcations de pécheurs et surtout les pinasses qui agissent dans la navigation urbaine informelle qui ont été les premiers à porter secours aux victimes. Du côté des autorités il a fallu attendre vers 11h30 pour voir le bus sortir de l’eau grâce à une grue de circonstance. Quand dans un pays qui prétend se respecter, c’est l’informel qui vient au secours du formel, il faut s’interroger sur la nature de l’Etat.
Les USA, le Canada et tous les pays de l’union européenne y compris la France qui embrasse Ouattara sur la bouche, déconseillent à leurs ressortissants de mettre les pieds en Côte d’Ivoire. Cela est vérifiable sur tous les sites des ambassades accréditées à Abidjan. En déclarant à l’étranger qu’il n’était pas au courant des exactions des FRCI, le président Ouattara, à sembler soutenir ses troupes dans le mal contre d’autres ivoiriens, cela n’a fait que raviver les vieux instincts de méfiances entre ivoiriens.
La république avariée c’est l’incapacité du gouvernement de redéployer l’administration dans le nord du pays. Car les pays voisins des frontières nord envers qui Ouattara, est redevable veulent continuer à exporter du bois, du diamant, du coton, du cacao et du café de Côte d’ivoire.
L’Etat avarié ne peut pas protéger ses propres habitants contre son insuffisance et sa propre malfaisance, il entraîne ainsi l’ensemble de la nation dans un précipice. C’est l’image de la Côte d’ivoire Moribonde et grabataire dans un constat douloureux car tous ceux qui aiment ce pays, doivent se taire pour éviter les représailles du régime très démocratique des FRCI.

III – Revoilà le tribalisme

Nous fumes de ceux qui ont dénoncé le venin de l’ivoirité dans la vie politique ivoirienne. Tout le mépris que nous éprouvons pour Henri Konan Bédié et ses apôtres vient de ce maudit concept qui a fait beaucoup de mal à la Côte d’Ivoire. Un pays ne peut pas marginaliser, renier et rejeter une partie de ses propres citoyens sans se renier lui-même.
C’est pourquoi nous pensons que le Dr Allassane Ouattara, ayant été la première victime de cette doctrine, est le mieux placé pour travailler avec tous les ivoiriens sans revenir aux basses manœuvres d’exclusions, de clanisme et de tribalisme qui ont fait tant de mal à la Côte d’Ivoire.
Nous constatons avec regret que sous le gouvernement ivoirien actuel, la haute administration et les entreprises publiques sont aux mains des ressortissants du nord. C’est à peine si le conseil des ministres ne se tient pas en malinké. Les ministres ne portent pas encore les grands boubous, mais cela ne tardera pas. Nous disons ici sans démagogie que si dans un pays pluriethniques on recherche l’ethnie et non la compétence, l’ensemble de la nation ne retirera aucun profit, ni aucun bienfait des nominations à des postes de responsabilités.
Car une étiquette ethnique ne suffit pas à assurer à l’heureux élut la valeur d’un serviteur de l’Etat. L’une des bases essentielles des réformes qu’il faut exiger pour l’intérêt supérieur de la Côte d’Ivoire, réside dans l’élimination des considérations ethno religieuses, qui sont des obstacles au progrès national, nuisent à la réputation de la Côte d’Ivoire et enveniment les rapports entre ivoiriens.
Nous n’avons pas l’intelligence, ni le courage politique de notre frère le Dr Allassane Ouattara. Ce que nous combattons ici en tant qu’homme libre non assujettie aux combinaisons politiques, c’est l’esprit et la lettre de l’ethnie comme un projet sectaire de société. C’est un danger qui à terme deviendra la principale source de faiblesse du pays.
L’Etat Kabyè de la compagnie Eyadema et fils au Togo, est l’ombre de lui-même, l’Etat Hutu d’Habyarimana avait entraîné le Rwanda dans l’immense génocide dont les plaies ne sont pas encore cicatrisées. La faillite de l’Etat Krahn de Samuel Doe, au Liberia voisin.
La déconfiture de l’Etat ngbandi de Joseph Désiré Mobutu au Zaïre. Tous ces exemples sont sous nos yeux pour nous indiquer que c’est la voie d’un immense fiasco pour ceux qui ont eu l’immense privilège de l’expérimenter en Grandeur nature. L’Etat Akan sous le régime Félix Houphouët-Boigny, en Côte d’Ivoire doit nous servir de leçons.
La plupart des directeurs qui ont conduits nos sociétés d’Etat en faillite n’ont jamais été poursuivis en Justice parce qu’ils étaient en Grande majorité des Akans. Tous les ministères de souveraineté étaient occupés par des Akans. La plupart des Ambassadeurs et des préfets étaient du même groupe Akan.
C’est finalement l’Akanité qui a conduit les ivoiriens à l’ivoirité. Celui qui écrit ces lignes est un akan qui souhaite vivement la fin de telles pratiques qui ne peuvent que nous conduire à la ruine de la nation. Car le tribalisme conduit toujours l’ethnie au pouvoir à aller jusqu’au crime pour conserver son emprise sur les institutions de l’Etat. Henri Konan Bédié, fut-il désigné successeur constitutionnel d’Houphouët-boigny, à cause de son appartenance ethnique et non à cause des compétences qu’il pouvait mettre au service de la nation.
Il est possible aujourd’hui que les supporters du Dr Allassane Ouattara, nous traitent de nom d’oiseaux et tombent dans l’insultent, les menaces ou la barbouzerie. Nous leur disons ici que mourir pour une Côte d’Ivoire libre et juste envers tous ses enfants serait franchement une belle mort. Celle qui consister à quitter cette terre au nom de ses convictions démocratiques.
Nous leur rappelons ici que nous fumes de ceux qui avaient averti Henri Konan Bédié des dangers de l’ivoirité. Nous étions de ceux qui sans être dans les partis politiques avaient dit au général Robert Guei, de ne pas se présenter aux élections présidentielles, pour respecter la parole donnée aux ivoiriens. Aucun d’eux n’a voulu nous écouter. Où sont-ils aujourd’hui ?
La finalité d’un parti politique et cela est admis partout, consiste notamment à assurer la sélection des hommes et des femmes capables d’exercer le pouvoir, à servir de repère idéologique pour les choix politiques et surtout à rétablir la liaison entre les électeurs et ceux qui sont chargés des destinées de l’Etat.
Nous voulons aujourd’hui, que ceux qui sont au pouvoir à Abidjan se souviennent que selon les résultats qui ont fait de lui le président de la Côte d’Ivoire. Près de 46 % des ivoiriens n’ont pas voté pour le Dr Allassane Ouattara. Donc pour être le président de tous les ivoiriens, ils doit gagner les cœurs de ceux qui n’étaient pas avec lui, c’est la meilleure façon de conduire l’ensemble des ivoiriens à se reconnaître en lui.

IV – La situation sécuritaire dans le pays

Les ivoiriens sont perplexes. Les Forces Républicaines de Côte d’Ivoire, sont-ils des ivoiriens au service de la défense et de la sécurité de la Côte d’Ivoire et des ivoiriens ? Pourquoi le Dr Allassane Ouattara, que l’on dit intelligent ne fait-il rien pour rassurer les ivoiriens en les réconciliant avec la chose militaire qui les traumatise depuis l’usage de la force dans leur vie publique par la soldatesque du général Robert GUEI le jeudi 24 décembre 1999?
Croire aussi qu’en Côte d’Ivoire, une armée de violeurs, de racketteurs, de trafiquants de drogue, de cambrioleurs de banques, de pillards et de vulgaires criminels à la petite semaine, qu’une armée de Dozos et de Zozos, peut assurer la défense nationale et protéger les vie humaines, c’est tout simplement se leurrer. Qui ira investir dans un pays ou les Dozos et les FRCI, illettrés font la loi ?
Nous pensons que le risque existe en cote d’ivoire de voir les mécontents d’aujourd’hui, ceux que l’Etat a abandonnés. Ceux que l’Etat ne protège plus et ne défend pas à cause de leur appartenance régionale ou ethnique, se constituent en force de rébellion armée comme les mouvements de guérilla en Amérique latine. En vue de se défendre contre un régime oppressif à leur encontre.
La Côte d’Ivoire d’aujourd’hui est ébranlé dans ces racines les plus profondes et dans les valeurs les plus nobles qui ont forgé son histoire. Les hommes sont obligés d’aliéner corps, biens et esprit pour subsister. Les institutions sont en crise et se contentent d’exister : elles ont perdu leur capacité de création, de décision, de contrôle et d’orientation. Cela réduit la capacité du pays et des ivoiriens à décider par eux-mêmes et pour eux-mêmes de l’orientation de leur devenir.
C’est une société qui cultive la dépendance à l’égard de l’extérieur : valeur des importations, volume de l’aide externe, agriculture en régression, chômage en progression, système éducatif en plein délabrement, hôpitaux en piteux état, routes impraticables, dirigeants corrompus, ethnisme et tribalisme rampant, etc. cette dépendance se répète à l’intérieur à différents niveaux, jusqu’à provoquer un puissant blocage de la pensée et de l’action.
Cette société se tient debout difficilement sur des béquilles d’une pseudo Républiques sans dignité, dans laquelle l’espoir ne pousse plus. La vérité ayant perdue sa substance, la communication entre les hommes devient impossible ou artificielle.
La pensée alors s’arrête puisqu’elle n’est plus fécondée par l’échange et la contradiction. Quand l’intelligence déserte le forum, la médiocrité s’installe et tout peut finir en dictature. La transition militaire chaotique du général Gueï, ainsi que la refondation frontiste et gbagboïste, furent des grandes désillusions et des illustrations de cette descente aux enfers de la Côte d’Ivoire.
Les solutions que proposent le Dr Allassane Ouattara doivent prendre en compte la soif de justice, de vérité et de liberté des ivoiriens ainsi que leurs désires de vivre dignement dans un pays qui est le leur. C’est un minimum faisable que nous attendons tous de l’Etat FRCI.
Sur ce plan nous doutons que l’actuel gouvernement puisse faire quoi que ce soit. Pour illustrer notre pensée prenons un exemple concret. Suite à la guerre, de nombreuses maisons sont aujourd’hui encore occupées par des personnes appartenants au groupe ethnique au pouvoir, malinké, Koyaga et sénoufo, à ce jour avec tous les titres de propriétés en main aucune police, ni aucune gendarmerie ne pourra vous restituer votre maison.
Votre maison a été pillée, vous connaissez les pilleurs, ils portent vos habits et passent devant vous. Il est pratiquement impossible pour vous de demander la restitutions de vos biens, vous risquez l’égorgement en pleine rue par les forces de l’Etat FRCI. Les victimes dépouillées de leurs biens sont perplexes et médusées devant l’absence de l’Etat de droit promis aux ivoiriens par l’Etat FRCI de notre frère le Dr Allassane Ouattara.
Ils sont finalement nombreux les ivoiriens qui ont fait le pari de ne plus retrouver leurs maisons. Dans une sorte de résignation absolue, ils ont fait le deuil de leurs biens. Des paysans qui ont perdus leurs plantations occupées du jour au lendemain par les manœuvres qui étaient hier encore à leur service.
Ils sont convaincus que dans l’Etat FRCI, le Dr Ouattara et son gouvernement ne lèveront pas le petit doigt pour les aider à récupérer leurs biens. Car ils ont pour nom KOFFI, YAO, YAPO, ZADY, SERY, ZOKOU, DION, MAMBEA, LEVRY et non KONE, SANGARET, DOSSO, SORO, NAMOGO, KANDIA, BAKAYOKO ou OUATTARA.
Encore une fois comme dans l’Italie fasciste de Benito Mussolini, il faut le dire clairement que l’Etat partisan, Partial et parcellaire n’a jamais fait le bonheur d’aucun peuple sur la terre. En initiant l’exercice du pouvoir politique par un sectarisme affiché, notre frère le Dr Allassane Ouattara, est entrain de scier lui-même la branche sur laquelle il est assis. C’est l’ensemble de toutes ces observations qui nous rend septique sur sa capacité à gouverner au-delà des clivages ethniques et à faire du pouvoir politique un service au bénéfice de tous les ivoiriens.

V – De la réconciliation nationale, parlons en !

Il est souvent difficile à la sortie d’une situation conflictuelle de gommer aussi facilement les actes criminels, les meurtres inutiles, les tortures, les violes des femmes, les pillages des domiciles et des biens publics. Dans certaines administrations ivoiriennes aujourd’hui, il n’y a même plus de chaises, ni d’ordinateurs encore moins les archives. 80% des véhicules de service ont été emporté et circulent librement aujourd’hui dans les pays voisins, comme la Guinée le Mali et surtout le Burkina Faso.
Les partisans de Laurent Gbagbo, n’ont plus de domicile, leurs maisons ont été pillées ou incendiés. Beaucoup d’entre eux ont fait le choix de l’exil pour survivre. Comment reconstruire des relations sociales entre des ivoiriens qui se regardent en chien de faïence dans l’attente de la prochaine explosion ?
Que faut-il faire quand le meurtrier de votre père habite juste en face de votre maison ? Que faire quand vous voyez votre voiture dans la cour du voisin et qu’aucune police ne peut la récupérer pour vous ? Comment réparer les relations brisées à l’intérieure de la communauté nationale sans prendre en en Compte la souffrance humaine légitimes des victimes ?
Comment se réconcilier avec celui qui habite la maison que vous avec construite avec un crédit bancaire que vous n’avez même pas fini de payer ?
Pour une fois il faut sortir des slogans et du verbiage et du verbalisme creux dont les gouvernants ivoiriens et leurs presses sont si friands.
Nous constatons tout de suite avec regret que la commission chargée de la réconciliation nationale est présidée par un homme qui a toujours été copté. Il n’a jamais obtenu quelque chose sur la terre par son propre mérite. Charles Konan Bany, appartient à la race des gens qui ont eu la chance extraordinaire dans la vie, de n’avoir jamais eu l’occasion de chercher du travail comme la plupart d’entre nous sur la terre.
C’est toujours la fonction qui est venue comme par enchantement se coucher à leurs pieds. Copté pour entrer à la BCEAO après ses études, Copté pour être le directeur national de cette institution, copté pour être le gouverneur de la BCEAO, copté pour être le premier ministre de la Côte d’Ivoire dans des conditions que l’on sait. Et enfin à la retraite, copté pour présider la commission ivoirienne de réconciliation nationale.
Il n’a jamais acheté l’essence pour sa voiture, il ne connaît pas le prix d’un Kg de riz, d’un litre d’huile, il ne connaît pas l’état de nos hôpitaux, ni le coût de sa facture d’eau et d’électricité. Depuis qu’il a commencé à travailler, jusqu’à sa retraite de la BECEAO, il a toujours été logé et blanchit par le contribuable africain.
Il n’a pas eu sa maison pillée, sa voiture n’a pas été emportée au Burkina Faso, il est joufflue et affiche depuis plus de trente ans un embonpoint qui l’éloigne du quotidien des ivoiriens. Car il n’a connu que les lambris et les ors de l’Etat durant toute sa vie.
Charles Konan Bany, pour ceux qui ont la mémoire courte, c’est l’homme qui siégeant dans le GTI, le groupe de travail international sur la crise ivoirienne, avait approuvé à la demande de la France, la dissolution de l’Assemblée nationale ivoirienne une institution ivoirienne dans laquelle siégeait les membres de son propre parti.

Avec lui la réconciliation nationale est déjà bâclée avant de commencer. Il ne connaît pas la soif d’aujourd’hui et la faim du lendemain. En vérité il n’a aucune autorité morale pour concilier et réconcilier les cœurs en pleurent, les visages en sang et les souffrances des ivoiriens.
Cela nous amène à nous interroger sur la volonté réelle du pouvoir en place à Abidjan, de réconcilier les ivoiriens ? Nous sommes de ceux qui affichent leurs doutes et leur pessimisme sur la volonté du Dr Allassane Ouattara, d’aller vers l’édification d’une vraie harmonie entre ivoirien et pourtant il aurait tout à y gagner, mais il n’a pas les mains libres.

Ceux qui le connaissent disent déjà qu’il est revanchard et qu’il veut faire payer au prix fort les tenants de l’Ivoirité et pourtant il a fait d’Henri Konan Bédié le pape de l’Ivoirité son meilleur allié. Quel danger Danielle Boni Claverie, Geneviève Bro Gregbé, Béchio Jean-Jacques, Pascal Affi Nguessan ou Michel Gbagbo représentent-ils contre le régime d’Allassane Ouattara, au point de recourir à des prisons concentrationnaires contre eux?

Etait-il nécessaire devant les cameras du monde entier de dénuder les collaborateurs de président Gbagbo, de bastonner et de brutaliser des gens qui après tout étaient libres de choisir leur camp dans une complétion électorale. Ne pas répondre à ces questionnements, c’est s’embarquer dans la négation des évidences qui nous indiquent le chemin pour ne pas sortir de l’impasse douloureuse dans laquelle la Côte d’Ivoire s’est profondément embourbé.

Si Charles Konan Bany et cette commission voulait vraiment faire du bon travail, ils seraient depuis longtemps aller chercher les membres de la famille Gbagbo en exil pour la mettre sous sa la protection du président de la république de Côte d’Ivoire. C’est une des clés qui justifie notre pessimiste et la confiance que nous retirons à la Côte d’ivoire car c’est un pays à risques. Cela justifie pleinement notre incrédulité face à ce slogan creux qu’est :
<< La réconciliation nationale. >>

S’il y a des gens qui pensent que c’est par des concerts de musique ou des matchs de football qu’on arrivera à faire en sorte que le Lobi, le Koulango, le sénoufo et le malinké se reconnaissent dans un Attié un Bété, un Dida un Yacouba ou un Guéré. C’est en réalité aller au devant du ridicule comme les slogans d’hier sur l’autosuffisance alimentaire, le pays de la tolérance, le pays du dialogue, le pays de l’éléphant d’Afrique. Ou bien le pays de la fraternité. Nous demandons à tout ce petit monde de descendre sur terre pour ouvrir les yeux.
C’est alors qu’ils verront la réalité dans toute sa grandeur. Alors ils comprendront tardivement peut être ce que nous savons déjà. Que tout cela n’était que des babioles et des pacotilles et rien de sérieux. Car le gouvernement de notre frère le Dr Allassane Dramane Ouattara n’a aucune envie d’évoluer dans une côte d’Ivoire loin des rancœurs et du tuer pour exister.
Il ne faut pas se tromper de sujet. C’est une volonté politique véritable qui rendra la réconciliation nationale possible et effective en Côte d’Ivoire. en d’autres termes, notre frère le Dr Allassane Ouattara et son gouvernement doivent poser des actes qui rassurent les ivoiriens et surtout des actes forts qui favorisent le rapprochement et le pardon entre ivoiriens, d’une part ainsi qu’entre gouvernants et gouvernés.
La théorie ne suffit plus il faut aller plus loin que le bout de son nez. Pour le moment il n’y a que les FRCI, l’intimidation et la coercition qui alimentent le quotidien des ivoiriens éberlués dans l’attente d’un nouveau messie. Car les frustrations sont très profondes.
Nous restons septique car notre connaissance des hommes et de la classe politique ivoirienne dont le monde entier connais la versatilité, nous invite à ne pas croire à la surface mais au fond, à nous fier au contenu et non au contenant. Au réel et non au virtuel. Les bourreaux, les fautifs, les meurtriers incrustés au cœur de l’Etat et les partisans de Laurent Gbagbo, qui ont posé des actes criminels doivent payer pour ce qu’ils ont fait.
Dans cette praxis, c’est au président de la république d’ouvrir la porte du droit, de rassurer les ivoiriens, d’aller vers les victimes, de demander pardon au nom de la nation qu’il veut gouverner, pour sortir le pays du non droit, pour conduire ses concitoyens dans la cité des droits pour tous.
De sortir aussi des pages sombres de la discrimination ethno religieuse, ethno régionale, de la ségrégation tribale et de l’ethnicité pour amener les ivoiriens dans la grande plaine de la vérité, de la raison, du vivre ensemble et surtout de la grande fraternité humaine dont nous voulons tous être les acteurs.
Nous n’avons que des doutes qui renforcent notre pessimisme, que notre frère le Dr Allassane Ouattara, nous rassure s’il en est capable, Car il y a des millions d’ivoiriens dans le même état d’esprit que nous. Il doit remercier ceux de ses compatriotes qui osent lui dire en toute franchise ce qui se passe dans l’immense chaudron que constitue la Côte d’Ivoire en ébullition, parce que pour garder leur indépendance d’esprit. Ils ont fait le choix de ne jamais dîner à la table d’un pouvoir politique ivoirien.

VI – Postulat de conclusion Générale

Il y a chez les hommes politiques africains une sorte de certitude indéracinable qui fini par les noyer. Ainsi Amadou Ahidjo dans le Cameroun où il était tout puissant n’imaginait pas qu’un jour un autre régime allait le condamner par contumace et l’obliger à mourir en exil et enterré au Sénégal.
Dans le même registre, Félix Houphouët-Boigny, n’imaginait pas que son successeur constitutionnel serait renversé par un Coup d’Etat du général Robert Guei et que Laurent Gbagbo deviendrait le président de la Côte d’Ivoire. Le Maréchal de pacotille, Joseph Désiré Mobutu Sese seko, était loin d’imaginer le Zaïre sans lui.
Le Général d’opérette Juvénal Habyarimana se souviendra du fond de sa tombe des avertissements de bon sens de tous ses voisins qui lui conseillait d’ouvrir un dialogue avec les exilés rwandais éparpillés depuis des décennies dans les pays voisins. Tous cela nous invite à faire observer à notre frère le Dr Allassane Ouattara que :
- L’instauration de la paix et son maintien dans un pays, relève de la responsabilité des autorités politiques et administratives ;
- Par la reconnaissance de l’égalité et de la dignité de tous les citoyens :
- Par l’élimination de la peur, de la méfiance, de la violence, de la haine ;
- Par le renforcement de la solidarité nationale, de la tolérance et par le recours à un dialogue constructif pour aplanir et résoudre les différents découlant du vivre ensemble.

Nous aimerons être contredit par les faits qui fondent notre pessimisme sur l’avenir de la Côte d’Ivoire et sur la capacité de notre frère le Dr Allassane Ouattara et son gouvernement à rassurer les ivoiriens et à faire de l’exercice du pouvoir politique un service au profit du bien être de tous les ivoiriens.
L’attribution de la quasi-totalité des marchés d’état aux grands groupes industriels et financiers français sans aucun appel d’offre est-elle une bonne chose ? L’assujettissement à la France est-elle une bonne chose au plan politique et diplomatique quand on connaît la capacité de nuisance de l’ancien colonisateur qui n’a que son profit comme finalité de sa coopération avec l’Afrique ?
Il est fort possible que la guerre a engendré des crimes crapuleux, des meurtres sans raison et du banditisme gratuit. Mais de tels faits, dans leur atroce simplicité, invitent chacun à juger sans complaisance ce qui s’est passé en Côte d’Ivoire. Pourquoi le Dr Allassane Ouattara, qui est un homme intelligent éprouvent-il le besoin d’aller à l’étranger pour dire qu’il n’est pas au courant des exactions des FRCI ?
Des fonctionnaires compétents pourchassés au nom de leur appartenance politique. Des syndicalistes enlevés et tenus au secret. Des femmes violées. L’administration vidée de son énergie pour faire le lit d’un clanisme institutionnalisé. On a l’impression qu’on est entrain de mettre en place méthodiquement la poudre et tous les éléments de l’explosion future y compris la mèche de mise à feu.

Le plus grave est cette habitude ivoirienne qui consiste toujours à être en érection dans l’espace public, pour s’en prendre avec cruauté à celui qui dénonce les faits qui portent préjudices à la nation et au vivre ensemble, sans s’en prendre aux causes réelles de la décadence de l’Etat nation dont nous sommes les fils. Nous sommes loin de ceux qui disait hier encore et à haute que :
<< Le moment venu, nous frapperons ce gouvernement moribond pour le faire tomber.>> Nous demandons à notre frère le Dr Allassane Ouattara, de faire preuve de courage en politique s’il veut diriger la Côte d’Ivoire et conduire les ivoirien à la paix ainsi qu’au progrès économique, social et démocratique.
- Le courage en politique, C’est d’abord une attitude, celle qui consiste à couper court à un enthousiasme démesuré, à rompre avec des peurs collectives, à s’opposer à des rumeurs, à ramener les sujets au niveau qui doit être le leur, en calmant les ardeurs des excités de son propre camp. Car on ne remporte pas une victoire contre la nation, mais avec la nation qu’on veut gouverner.
- Comme vous le constatez les conditions d’émergence et de stabilisation de la paix et de la démocratie en Côte d’Ivoire sont donc loin d’être remplies. Il s’agit de les explorer, de les expérimenter dans le mouvement même qui porte les ivoiriens à s’initier à la citoyenneté ; à se délivrer des catégories politiques du bien et du mal.
- À se défaire des opinions définitives et des oppositions tranchées ; à faire l’apprentissage de la diversité et de la tolérance, de la nuance et du compromis sur quelques valeurs essentielles entre ivoiriens ; à vivre en respectant les différences, en acceptant les divergences, en recherchant le consensus sur les équilibres du vivre ensemble et en s’accommodant pour le reste de vérités contraires, d’incertitudes partagées, de majorités et de minorités provisoires, de victoire partielles et de défaites surmontables.
Malheureusement nous sommes très pessimistes sur la capacité de notre frère le Dr Allassane Dramane Ouattara, à regarder dans cette direction. Il est prisonnier de ses alliés français, Sarkozy, Bouygues, Bolloré et consorts, qui le tiennent en laisse, du PDCI-RDA avec lequel il doit composer et offrir quelques strapontins et surtout de la géopolitique sous régionale dans laquelle il est castré et encastré au nom des combinaisons du moment.
Il propose aux ivoiriens, La paix des vainqueurs, comme dans le Zaïre de Mobutu où les Lumumbistes vaincus, avaient la tête basse pour tout le restant de leur vie. Nous disons simplement que ce n’est pas le meilleur exemple pour notre frère le Dr Allassane Ouattara et la Côte d’Ivoire qu’il veut reconstruire.
A tous ceux qui sont autour de lui et qui l’encourage à user de la force contre le bon sens. À tous ceux qui mangent goulûment à sa table en sirotant le champagne rosé ou le whisky avec glaçons, sans penser au lendemain. Nous leur rappelons ces mots terribles du pasteur et théologien protestant, Martin Niemöller.
Arrêté en 1937 et envoyé aux camps de concentration de Sachenhausen et de Dachau. Libéré du camp par la chute du régime criminel nazi, il est mort le 6 mars 1984, à Wiesbaden. Il nous a laissé en héritage ce poème qui est, plus que d’actualité pour tous ceux qui côtoient et tutoient les allées du pouvoir politique dans l’Afrique contemporaine en oubliant qu’ils se donnent un destin de feuilles mortes.
<< Quand il sont venus chercher les communistes,
Je n’ai rien dit, je n’étais pas communiste.
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes,
Je n’ai rien dit je n’étais pas syndicaliste.
Quand ils sont venus chercher les juifs,
Je n’ai pas protesté, je n’étais pas juif.
Quand ils sont venus chercher les catholiques,
Je n’ai pas protesté, je n’étais pas catholique.
Puis ils sont venus me chercher.
Et il ne restait plus personne pour protester. >>

Merci de votre aimable attention et que la paix du très haut soit durablement sur la Côte d’Ivoire.

Dr Serge-Nicolas NZI
Chercheur en Communication
Lugano ( Suisse)
Tel. 004179.246.53.53
E-mail : nzinicolas@yahoo.fr

Source: Ivorian.Net-24/9/2011

mardi 20 septembre 2011

Cote d'Ivoire: Pas de solution miracle pour l'économie

Stand de légumes au marché de Treichville, à Abidjan

La réouverture des banques et des ports ivoiriens il y a cinq mois a apporté une bouffée d’oxygène pour l’économie, mais beaucoup d’habitants d’Abidjan, la capitale commerciale, voient leurs emplois disparaître et les prix alimentaires exploser.

L’augmentation des prix de la nourriture et des transports s’ajoute aux retombées d’une violence post électorale et d’une stagnation économique sans précédent ; elle signifie aussi qu’il faudra encore du temps avant qu’une certaine stabilité politique ne se traduise par de meilleures conditions de vie.

Pauline Brou et sa famille ne peuvent se permettre de manger de la viande plus de deux fois par mois. « Le prix du lait et du sucre n’a pas cessé d’augmenter toute l’année, » a dit à IRIN cette mère de quatre enfants. Selon elle, le prix du sac de 50 kilos de riz a augmenté deux fois depuis janvier, passant de l’équivalent de 29 à 35 dollars. Dans le même temps, le salaire mensuel de son mari, fonctionnaire, est à 200 dollars depuis quatre ans.

« C’est vraiment insupportable. Je n’arrive pas à dormir la nuit à force de me faire du souci. »

Entre juin 2010 et juin 2011, les prix du riz, du sucre et du bœuf ont augmenté de 11, 44 et 20 % respectivement, selon l’Institut national des statistiques.

En août, le gouvernement a donné l’ordre de réduire les prix, mais beaucoup de commerçants n’en ont pas tenu compte. Deco, un fournisseur de sucre dans le quartier d’Abobo à Abidjan a dit que l’influence de l’Etat pour faire appliquer les changements de prix resterait limitée, si un remaniement n’était pas effectué dans tout le secteur. « Quand le gouvernement nous a demandé de réduire [les prix], il n’a pas baissé les impôts. Alors évidemment, les commerçants ne vont pas obéir. Nous ne sommes pas dans le commerce pour perdre de l’argent. »

En plus de ces efforts pour soulager l’impact des hausses de prix, le gouvernement d’Alassane Ouattara s’évertue à attirer les investisseurs nécessaires à la restauration de l’économie, car les entreprises continuent à fermer et les investisseurs privés attendent de voir ce qui va se passer. Le ministre du Commerce et de l’Industrie, Moussa Dosso, a dit le 5 septembre aux journalistes que la Côte d’ivoire allait diminuer la paperasserie et les autres formalités pour les nouvelles entreprises.

Une lourde dette et pas de crédit

Depuis février, les sociétés qui fournissent des services au gouvernement ferment au rythme d’au moins deux par jour, a dit Faustin Gré, président d’une fédération de petites et moyennes entreprises qui offrent des services au gouvernement.

« C’est une lutte journalière pour les sociétés que de rester ouvertes, » a dit M. Gré à IRIN. « Sur le papier, beaucoup d’entreprises sont riches, mais sans la garantie d’une ligne de crédit d’Etat, les banques commerciales ne veulent pas prêter d’argent. » Le gouvernement a promis de verser 40 milliards de francs CFA (83 millions de dollars) aux sociétés membres, a t-il dit. « Mais pour l’instant, ce ne sont que des paroles ; nous ne pouvons rien faire tant que nous n’avons pas l’argent en main. »

Il a indiqué que de nombreux patrons demandaient à leurs employés de rester chez eux jusqu’à ce que l’entreprise puisse assurer le paiement des salaires. « Mais les gens viennent quand même travailler, parce qu’ils ont peur de perdre leur place pour de bon. »

Le gouvernement doit quelque 900 milliards de francs CFA (1,8 milliard de dollars) aux entreprises et à ses créditeurs, a dit un responsable du ministère des Finances aux journalistes le 31 août.

« Notre patron a cessé de venir au travail [après la fermeture des banques]. On nous a dit de revenir une fois que la situation se serait normalisée, mais nous n’avons pas eu de nouvelles de lui depuis. Nous n’avons reçu aucune compensation et nous cherchons désespérément du travail depuis, » a dit Koné Kader, 38 ans, docker au port d’Abidjan.

Selon lui, c’est le manque de revenus qui pousse bien des jeunes à rejoindre les troupes qui ont mené M. Ouattara au pouvoir, « parce qu’au moins ils peuvent intimider les gens et se faire de l’argent de cette façon ».

Les abus présumés des soldats partisans de M. Ouattara (qui sont maintenant l’armée nationale) et la lenteur à restaurer l’ordre public et de véritables services de police et de gendarmerie ont également un impact négatif sur l’économie.

Les migrants économiques

Les choses vont mal à Abidjan certes, mais les gens arrivent quand même en masse d’autres régions de la Côte d’Ivoire encore plus durement touchées pour essayer de trouver du travail. Aboubacar Ouédraogo, 27 ans, qui était tailleur à Sinfra à 230 km à l’ouest d’Abidjan, en fait partie.

« J’ai trouvé du travail pendant 10 jours comme maçon avant que [le patron] n’admette qu’il ne pourrait pas payer mon salaire à cause de problèmes avec ses créditeurs. Nous voulions tous venir à Abidjan parce que nous avions entendu dire que des grandes entreprises allaient s’y ouvrir, mais ce n’est pas du tout le cas.

« J’ai des cousins ici qui me nourrissent et me logent, » a t-il ajouté. « J’ai l’impression d’être un fardeau, mais je n’ai même pas de quoi me payer le ticket d’autocar pour rentrer [à Sinfra]. »

Le Front monétaire international prévoit que l’économie du pays va subir une réduction de 7,5 % en 2011. Le budget de 6,3 milliards de dollars qui a été approuvé par le gouvernement proviendra principalement de donateurs internationaux.

Source : IRIN, 19 septembre 2011
 

mercredi 14 septembre 2011

Hommage à Laurent GBAGBO : Lorsque ça a commencé


L orsque ça a commencé

A ucun ivoirien ne te présageait une dimension aussi grande

U nique farouche opposant au « phare » d’Afrique d’alors, Feu Félix Houphouët Boigny, nul ne vendait chère ta « peau ».

R emplis d’un amour filial pour ta mère Afrique, profondément touché par l’injuste pillage de ses ressources tu décida de consacrer  toute ta vie a son meilleure devenir

E xceptionnel, tu as réussi  à fédérer autour de tes  idéaux de Paix de justice et de liberté, socles de tes actions, des hommes et des femmes de diverses régions  et religions.

N ationaliste,  Homme de gauche, Timonier,« Boulanger » sont les mots et expressions utilises par tes adversaires pour décrire le redoutable homme politique que tu es .

T u es à jamais pour tes frères du quartier Ivoire d’Afrique, le « WOODY de MAMA »,celui  dont le courage, la détermination et l’engagement sans faille a permis à tous de découvrir la face hideuse de cette  néo-colonisation que dis -je  de ce néo-esclavagisme  si ce n est du néo-racisme qu’est la françafrique.

G uerres, intrigues, humiliations, trahisons et coups bas ont jalonnes ton parcours

B ien que parfois blesse, jamais tu ne t’es laissé ébranler ; à leurs « glaives » tu as toujours su opposer ce sourire innocent et chaleureux vecteur culturel de notre Afrique Digne.

A dversaires et ennemies ont avec leurs commanditaires, dans le «  village » Ivoire qui t’a vu naitre, semé haine et désolation  nous rappelant  notre Algérie, notre Afrique du sud, notre Cameroun, notre Congo, notre Lybie, notre Rwanda, notre Somalie, notre Liberia, notre Sierra Léone, notre Biafra…pour ne citer que ces quelques « villages » de notre Afrique.

G énération consciente, faisant notre ce combat oh combien noble et appelant au rassemblement de tous les fils et filles

B énissant le Seigneur notre DIEU, le DIEU des opprimés,  
- le DIEU de ces Femmes violées et éventrées
- le DIEU de ces Hommes égorgés
- le DIEU de ces Orphelins trop tôt devenus
- le DIEU de ces Handicapes portant des stigmates 
de n’avoir été coupables que d’être venus au monde sur une terre riche de leurs « convoitises »

O euvrerons pour qu’avec toi  Laurent GBAGBO  et à ta suite, la dignité de notre mère  Afrique soit à jamais restaurée…

Ogbawoli  Djagoyouwle , 14/09/2011