jeudi 23 août 2012

« On a encore des armes, si on n'a pas une bonne situation, on ne va pas déposer les armes. » Issouf Bamba, ex-rebelle

Un homme lit le journal francopohone "L'Éléphant déchaîné", le 17 août 2012 à Abidjan. © AFP

La Côte d'Ivoire lance une vaste opération de recensement de ses anciens combattants ...

Pour faire face à la recrudescence de la violence armée dans le pays, dans laquelle des anciens combattants pourraient être impliqués, le gouvernement procède à une vaste opération de recensement de ces derniers. Mais le plus important devra suivre : le désarmement et la réintégration.

Le gouvernementivoirien réagit-il enfin à la recrudescence de la violence à tous les niveaux ? Alors que la démobilisation des ex-combattants de la crise ivoirienne a accusé beaucoup de retard, le ministère de la Défense a annoncé qu’un nouveau recensement avait commencé dans une caserne de Bouaké (centre), jeudi 23 août.

Au moins 300 personnes s’y sont rendues dans la matinée pour se faire enregistrer. Selon Bertin Kouassi Yao, conseiller technique au ministère de la Défense et coordonnateur de cette nouvelle opération, plusieurs villes de Côte d’Ivoire seront également concernées pendant « un mois ».
Reste à savoir combien de combattants doivent déposer les armes. Plus de 100 000, selon une structure jusque-là impliquée dans le programme de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR). Moins, selon les informations de Jeune Afrique : sur le terrain, de 40 000 à 70 000 mercenaires étrangers, miliciens et chasseurs traditionnels dozos  continuent à faire régner leur loi, vivant de divers trafics.

"Gangrène"

Le climat sécuritaire de ces dernières semaines a montré l’urgence du règlement de ce que nombre d’analystes comparent à une « gangrène » de l’État de droit. Ce dont a conscience le président Alassane Ouattara, qui vient de signer un décret instaurant une « Autorité pour le désarmement, la démobilisation et la réintégration » (DDR), a annoncé le ministre délégué à la Défense, Paul Koffi Koffi, sur la télévision publique, mardi.

L’organisme, promis depuis plusieurs semaines, doit désormais prendre en charge le travail d’une dizaine de structures dont la gestion et la coordination étaient jugées catastrophiques par les bailleurs. Depuis une décennie, les programmes de DDR se sont succédé avec des résultats très limités, entraînant surtout beaucoup de frustration et d’amertume parmi les anciens combattants.

De nombreux responsables – y compris au sein du gouvernement - suspectent des supplétifs des FRCI encore non démobilisés d’avoir pris part à certaines attaques contre l’armée nationale ces dernières semaines. « Nous sommes découragés des politiciens », a confié Issouf Bamba, qui a appartenu à l'ex-rébellion. « Chaque année c'est le même scénario, on nous recense et après on ne voit rien », dit-il . Avant de menacer : « On a encore des armes, si on n'a pas une bonne situation, on ne va pas déposer les armes ».

Le gouvernement a accusé des miliciens et militaires pro-Gbagbo après les attaques contre l'armée, ce que le parti de l'ancien président, le Front populaire ivoirien (FPI), a récusé.

(23/08/2012 ) 

mercredi 22 août 2012

J'ai mal en cette Cote d'ivoire !


J'ai mal en cette Cote d'ivoire
Où le roi est mensonge,
Où la vérité est songe…

J'ai mal en cette Cote d'ivoire

Où la solution est illusion,
Où l'espoir est confusion…
Où le tribalisme devient religion,
Où la morale devient fiction...

Oui, j'ai mal ...

J'ai mal en cette Cote d'ivoire
Où l’étranger fait la loi
Où le fils devient la proie
Et,
J'ai aussi mal lorsque :
Le sens du patriotisme est dévoyé,
Tous voudraient être choyés…
La Résistance devient fébrile,
Chacun est porte sur son nombril…

Mais j'ai foi...

J'ai foi en une Cote d'ivoire délivrée
Où l’unité est l'objectif
Où la discipline, un moyen
Où l’épanouissement, le but.

Ogbawoli

lundi 20 août 2012

Un membre de la direction du FPI arrêté ainsi que le siège d’un groupe de presse pro-Gbagbo incendié

Les locaux du groupe éditant le journal ivoirien Le Temps incendiés 

Les locaux du groupe éditant le journal ivoirien Le Temps, proche du Front populaire ivoirien (FPI), ont été cambriolés et incendiés par des inconnus dans la nuit de samedi à dimanche à Abidjan, quelques heures après des actes de vandalisme contre le siège du parti de Laurent Gbagbo, rapportent des médias.
« Six (6) individus lourdement armés ont ligoté le vigile commis à la surveillance du groupe de presse, aux environs de 23H00, après avoir escaladé la clôture qui ceinture le bâtiment. Ils ont ensuite emporté le matériel informatique avant de mettre le feu à la rédaction et aux bureaux de la direction », indique la direction du groupe direction du Groupe Cyclone, société éditrice des quotidiens Le Temps et LG Infos (proches de l’opposition) et du journal people Prestige Magazine.
L’attaque des locaux du groupe Cyclone survient après l’expédition menée samedi à Abidjan au siège du parti de M. Gbagbo, par des inconnus armés qui ont fait trois blessés légers. Le FPI a mis en cause des partisans du chef de l’Etat Alassane Ouattara. Les assaillants « sont des pro-Ouattara, on les connaît, il y en a que nous avons reconnus », a déclaré le secrétaire général du parti, Laurent Akoun. « Mensonges », a répliqué le Rassemblement des républicains (RDR), le parti de l'actuel chef de l'Etat.
Par ailleurs  l’ex-ministre  et secrétaire général adjoint du FPIAlphonse Douati, a été interpellé à son domicile samedi soir par la Direction de la surveillance du territoire (DST).  
Depuis le 6 août, une série de raids meurtriers de groupes armés non identifiés est dirigée contre les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI, armée composée majoritairement des forces ex-rebelles ayant combattu pour l’accession de l’actuel président Alassane Ouattara au pouvoir en avril 2011) à Abidjan et dans des localités du pays.
Les ministres Hamed Bakayoko de l’Intérieur et Paul Koffi Koffi délégué à la Défense ont formellement accusé le FPI et les partisans du  président Laurent Gbagbo d’être les auteurs de ces attaques. 
Le FPI  a quant à lui dans une déclaration faite à des journalistes et relayée par l’agence Xinhua, condamne ces raids meurtriers qui ont fait au moins 11 mort au sein des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) et trois personnes tuées dans la population civile:
« Ces remous ne sont pas faits pour encourager l’effort de reconstruction du pays », a relevé le président intérimaire du FPI Oureto Miaka, qui a invité par ailleurs le gouvernement à arrêter de « culpabiliser » son parti.
« Nous avons choisi la voie de la transition pacifique », a-t-il soutenu, exhortant les autorités à « chercher avec sérénité et responsabilité les causes profondes du malaise ».

Par Ogbawoli (avec AfriScoop et APA), Lundi 20 août 2012.

samedi 18 août 2012

Le siège du FPI attaqué à Abidjan, deux blessés

Laurent GBAGBO


Le siège du parti de l'ex-président Laurent Gbagbo, le Front populaire ivoirien (FPI), a été attaqué samedi à Abidjan par des inconnus, qui ont fait deux blessés. Une voiture incendiée brûlait devant l'entrée du siège, situé dans le quartier chic de Cocody (nord).

Le siège du parti de l'ex-président Laurent Gbagbo, le Front populaire ivoirien (FPI), a été attaqué samedi à Abidjan par des inconnus, qui ont fait deux blessés. Une voiture incendiée brûlait devant l'entrée du siège, situé dans le quartier chic de Cocody (nord).

L'intérieur a été saccagé, des documents traînaient par terre. Deux personnes ont été légèrement blessées par les assaillants qui, selon des membres de la jeunesse du FPI qui tenaient une réunion sur place, étaient armés notamment de machettes et de fusils de chasse.

Deux personnes sur place ont été légèrement blessées, l'une à la tête et l'autre à la joue, par les assaillants qui sont arrivés au moment où des membres de la jeunesse du FPI tenaient une réunion.

"Nous étions en réunion, nous étions au nombre de dix. Venues à bord d'un mini-car, des personnes non identifiées, armées de gourdins, de machettes et de fusils de chasse, ont fait irruption dans les locaux", a déclaré à l'AFP un membre de la section jeunesse du FPI, Jean-Luc Ouallo. "Les agresseurs parlent tous dioula" (langue de ressortissants du Nord ivoirien, très largement parlée dans le pays), a-t-il affirmé. "Un autre jeune du FPI a raconté que les assaillants sont arrivés peu avant 12H00 (locales et GMT) et ont dit aux jeunes: sortez, sortez, sinon on brûle tout. Certains se sont alors réfugiés dans les toilettes", a-t-il précisé.

Plusieurs policiers et gendarmes se sont rendus sur place après l'attaque. Elle survient en plein regain de tension dans le pays, après deux semaines au cours desquelles les Forces républicaines (FRCI), l'armée ivoirienne, ont essuyé des assauts en série à Abidjan, dans ses environs et dans l'Ouest, y perdant dix hommes.

Jeudi à Dabou, à environ 50 km à l'ouest d'Abidjan, les assaillants ont visé le camp FRCI, les bases de la police et de la gendarmerie, tué trois civils et ouvert la prison d'où se sont évadés des dizaines de détenus.

Le Premier ministre Jeannot Kouadio Ahoussou a appelé les auteurs de ces attaques à déposer les armes pour ne pas empêcher le renouveau ivoirien, plus d'un an après la fin d'une crise postélectorale (décembre 2010-avril 2011) aux quelque 3.000 morts. Il a appelé au dialogue et annoncé la prochaine organisation de missions d'écoute et de sensibilisation dans le pays.
 
AFP

(source :Jeune Afrique, 18 août 2012) 

vendredi 17 août 2012

ATTENTION A L'Humiliation d'un peuple !





Harcèlement contre le régime Ouattara : Dix(10) attaques en deux(2) semaines...titre l'intelligent d'Abidjan n°2617 de ce jour faisant allusion à la situation sécuritaire actuelle de la Côte d'Ivoire.

N'est ce pas ce à quoi il fallait s'attendre à vouloir  vaille que vaille persister dans l'humiliation de ses semblables et dans l' injustice envers eux ?...

Comme le disait cette ONG internationale " Initiatives et Change
ments" :
" De toutes les menaces qui pèsent sur la paix dans le monde, l'une des plus puissantes armes de destruction est l'humiliation. Elle est la cause de grandes souffrances et crée un sentiment d'aliénation et de marginalisation. Elle brise la personne humaine, foulant au pied sa dignité et la menant au désespoir.
Des humiliations persistantes et des injustices poussent des individus, des groupes militants et des nations à répondre par la violence..."

Pourquoi vouloir persister dans le mensonge quand vous savez que le cancer est en votre sein ?
Pourquoi vouloir faire endosser votre cécité morale à des personnes innocentes ?
Croyez vous que endoctriner une communauté religieuse à son profit ou livrer telle autre à la vindicte populaire soit la solution?
Croyez vous que l’exercice d'une domination totale et absolue sur la vie des ivoiriens soit le remède ?

La solution ne se trouvera même pas simplement par la négociation ou les pressions; et encore moins par vos discours guerriers . Elle pourra être trouvée en passant par une recherche radicale sur les causes de l'humiliation; en ayant l'humilité, l'honnêteté et l'humanité d'accepter là où votre groupe et votre coalition de puissances ont contribué à cette accumulation d'injustices...avant que... ne se lève bientôt le peuple.

Pour l'heure ce ne sont que vos propres chiens de guerres qui vous appliquent le savoir faire que vous leur avez vous mêmes enseignés...
N'oubliez pas : La pintade ne regarde que la nuque de celui qu'elle suit ...

Ogbawoli , 17 Août 2012

jeudi 16 août 2012

Ouattara et Shirleaf decident de saisir l'Onu sur la situation sécuritaire à leur frontiere commune


Les présidents ivoirien et libérien Alassane Ouattara et Ellen Johnson Shirleaf ont décidé de saisir l'Onu pour une intervention "plus efficace et plus coordonnée" de la Mission des Nations unies au Libéria (Minul) et de l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci) après les attaques successives de groupes armés dans l'ouest ivoirien.
Selon un communiqué publié mercredi par la présidence ivoirienne, les deux présidents ont convenu lors d'un entretien téléphonique mardi de saisir l'Onu en vue de trouver "une solution définitive et durable" à la situation sécuritaire dans leur zone frontalière commune.

L'ouest de la Côte d'Ivoire a payé un lourd tribut à la crise post-électorale de 2010 et 2011 qui a fait au moins 3 000 morts. Plusieurs mercenaires libériens impliqués dans les violences en Côte d'Ivoire ont regagné leur pays, sans compter des centaines de miliciens favorables à l'ex-président Laurent Gbagbo qui se sont refugiés au Liberia.

Depuis la fin de la crise, de fréquentes attaques meurtrières sont menées par des groupes armés non identifiés contre la population civile et plus récemment contre des positions de l'armée ivoirienne.

Le gouvernement libérien a annoncé mardi soir avoir arrêté six Ivoiriens impliqués dans l'attaque lundi contre le poste frontière de la Côte d'Ivoire.

Après la mort en juin de sept Casques bleus nigériens de l'Onuci dans une embuscade tendue par des individus armés, 41 pro- Gbagbo refugiés au Liberia avaient été extradés vers la Côte d'Ivoire à l'issue d'une réunion de haut niveau entre les gouvernements du Liberia et de la Côte d'Ivoire appuyés par la Minul et l'Onuci.

La réunion avait décidé du renforcement du dispositif sécuritaire des deux pays le long de la frontière longue de 700 kilomètres et l'intensification des patrouilles de la Minul et de l'Onuci.

(Source: Rezo-Ivoire.net, 16 août 2012)

Affrontements armés entre assaillants et forces de sécurité dans le sud du pays


Des inconnus armés ont attaqué dans la nuit de mercredi à jeudi des bases militaires de Dabou (sud), et les combats entre assaillants et forces de sécurité se poursuivaient jeudi matin dans la ville, ont confié des témoins à Xinhua.
A en croire ceux-ci, les premiers coups de feu ont éclaté tard la nuit dans à la brigade de gendarmerie et au commissariat de police de la ville, des bases militaires tenues par les Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI).

Les éléments des FRCI ont aussitôt réagi, et une longue fusillade s'en est suivie. Une source militaire a indiqué à Xinhua que l'armée procède à un ratissage de la zone à la recherche des assaillants embusqués.

"Les tirs étaient tellement nourris que nous nous sommes terrés dans nos maisons. Ce matin, il y a une accalmie, mais on entend quelques tirs sporadiques", a indiqué un habitant du quartier Dioulabougou.

Dabou, une banlieue située à une trentaine de kilomètres d'Abidjan, demeure coupée des autres villes, la circulation étant interrompue.

De nombreux travailleurs d'Abidjan qui y résident ont été contraints de rester sur place, pour des raisons sécuritaires et par manque de véhicule de transport.

Des groupes armés non identifiés ont multiplié ces derniers jours des attaques contre des postes de contrôle et des camps militaires à Abidjan, ainsi qu'à l'est, au sud et à l'ouest du pays.

Les autorités militaires ont appelé l'armée à la vigilance et au renforcement des dispositifs militaire dans les différentes régions du pays.

(Source : Rezo-Ivoire.net, 16 août 2012)

mardi 14 août 2012

Un poste de l’armée attaqué, les assaillants « progressent »


Un commando armé a attaqué lundi le poste militaire de Pekambly, localité située à proximité des villes de Toulepleu et de Bloléquin (ouest), dans la zone frontalière ivoiro-libérienne, rapportent des médias.
"Un poste des Forces républicaines (Frci, armée) près de la frontière avec le Liberia a été attaqué", a déclaré à l’AFP une source proche de l’état-major, sans plus de précision.
Selon des sources concordantes, les combats ont commencé dans la matinée et se sont poursuivis dans l’après-midi, amenant des habitants à fuir la zone. Les assaillants "progressent, donc les gens fuient les villages", a raconté un habitant en milieu d’après-midi, tandis qu’un autre évoquait "d’intenses combats". "Il y a des combats entreToulépleu et la frontière, j’ai fui la ville", a indiqué une résidente.
"Nous avons entendu des tirs intenses ce matin à la frontière, c’était si fort que ça nous a fait peur", a dit Alfred Tarleh, vivant dans la proche localité libérienne de Biayee, joint depuis Monrovia. "Les +rebelles+ ont franchi la frontière pour passer en Côte d’Ivoire", a-t-il affirmé.
Robert Cole, de Biayee lui aussi, a décrit des combattants en civil, affirmant qu’"au moins dix d’entre eux se trouvent à la frontière". Selon un témoin, des forces libériennes se sont dirigées vers la frontière après l’attaque.
Des témoins cités par l’Agence Xinhua ont aperçu dans la mi-journée des renforts de militaires des FRCI et des Casques bleus de l’Opération des Nations-Unies en Côte d’Ivoire (Onuci) se dirigeant vers Pekambly.
Aucun bilan n’était disponible dans l’immédiat, ni aucune information sur l’identité des auteurs de l’attaque.
L`attaque de ce poste militaire situé dans la zone frontalière ouest du pays intervient après plusieurs autres perpétrées notamment contre des bases militaires à Yopougon (ouest d`Abidjan), Abengourou (est, 250 Kms d`Abidjan) et Akouédo (est d`Abidjan) faisant au total 11 morts parmi les soldats.
Face à ces attaques successives, l’armée en alerte s’est déployée à Abidjan et dans plusieurs villes du pays dans le but de débusquer les assaillants et d’assurer la sécurité des populations.
Le ministre de l’Intérieur Hamed Bakayoko a annoncé l’interpellation de « plusieurs suspects », tout en accusant des pro-Gbagbo d’être responsables des attaques meurtrières.
Plusieurs formations politiques, dont le Rassemblement des républicains (Rdr, parti du président Alassane Ouattara) et le Front populaire ivoirien (Fpi, parti de l’ex-président Laurent Gbagbo) ont condamné ces attaquesciblées et demandé que leurs auteurs soient retrouvés et sanctionnés. 

(AfriScoop & AFP & Xinhua).

lundi 13 août 2012

Economie: PPTE , dette ivoirienne , en réalité la France n'a pas annule toute la dette ivoirienne



La France propose un autre schéma

En réalité le  plus important des créanciers du club de  Paris  c’est –à-dire la France n’a annulé que le 1/3 de la dette ivoirienne. En chiffre c’est près de 1 milliard d’euro (655 milliards de francs CFA) qui ont fait l’objet d’annulation sèche. Le reste a été converti  en contrat d’annulation de désendettement et de développement(C2D). C’est près de 2 milliards d’euro, soit 1.310 milliards de francs CFA qui ont été consacrés au C2D à gérer sur une quinzaine d’année.
Ce programme démarre cette année avec 150 millions d’euros (98,25 milliards de Francs CFA) et devra atteindre à échéance les 200 millions d’euro (131 milliards de Francs CFA) par an. 

Le mécanisme consiste à deux faits essentiels :
. D’une part la Cote D’ivoire doit à échéance prévue (par mois ou par trimestre) mobiliser les ressources quelles est censée verser à la France. Mais cet argent  va directement dans compte logé au sein de l’agence principale de la BCEAO à Abidjan.
. D’autre part, différents projets déjà répertoriés par les  deux parties seront financés par le fonds. Le mécanisme se passe comme  si la Co te D’ivoire remboursait sa dette et la France lui rétrocède le même  montant dans les minutes suivantes. C’est ce qu’on a appelé la « Méthode de l’accordéon ».

 Que se passera-t-il si la Cote D’ivoire manque une échéance ? En plus, lorsque les fonds sont logés à la BCEAO, la Cote D’ivoire n’est plus le seul maitre du jeu. Même si le ministre de l’économie et des finances Charles Koffi Diby  atteste que l’argent du C2D ne retournera pas en France, son utilisation ne sera pas systématique. Le Contrat de Désendettement et de Développement pose certainement les conditionnalités d’accès au fonds. Il faut bien payer avant de l’utiliser !

Les entreprises ivoiriennes face au C2D

Autre chose, c’est que les axes prioritaires sont bien définis et déclinés en projets à réaliser sur l’étendue du territoire ivoirien.

Dans la déclaration de politique générale du gouvernement, le 16 juillet dernier, le premier ministre Jeannot  Ahoussou Kouadio a donné de bonnes précisions : « Sur la période 2012-2015, outre les ressources budgétaires de l’Etat, ce sont 413 milliards de FCFA, qui seront mobilisés pour le financement de projets dans le cadre du Contrat de Désendettement et de Développement(C2D) », a-t-il déclaré. Ii y a des chantiers dans différents secteurs: Justice (15 milliards ; éducation formation et insertion professionnel (61milliards); santé (45,8 milliards); agriculture-développement rural et biodiversité (73,3 milliards) ; développement urbain (98,8 milliards) et infrastructures de transports (106,6 milliards). Voici ce qui a été convenu de faire avec l’argent du C2D sur quatre années consécutives.

Maintenant, la question est de savoir les entreprises qui devront exécuter les différents marchés.

Bien sûr, certaines entreprises locales mais aussi d’autres étrangères. La loi de l’offre et de la demande faisant foi y compris les principes de passation des marchés publics. Lorsqu’on observe le niveau de compétitivité des entreprises ivoiriennes face à des grandes multinationales étrangères, l’on est en droit de se demander à qui reviendra la grande part des marchés. Par ailleurs, la forte offensive d’opérateurs économiques français à s’installer en terre ivoirienne n’est pas fortuite. Déjà, 104 entreprises étrangères se disent prêtes à s’implanter en zone industrielle. En faisant un certain rapprochement, il aura bien d’entreprises françaises qui vont compléter sur les marchés du C2D. A côté, il y a des opérateurs économiques ivoiriens essoufflés par la longue crise qu’a traversée le pays. Jusqu’à présent, les indemnisations des entreprises sinistrées ne sont pas effectives. Comment faire pour gagner les nombreux marchés qui se profilent ? La question reste d’actualité. En attendant, le Contrat de Désendettement et de Développement est en route et va durer 18 ans, a précisé le ministre de l’économie et des finances.

Une chose est sûre la France pourra récupérer une partie de sa créance par le biais de ses opérateurs économiques qui seront à la tâche.

Par ailleurs, la capacité d’absorption des ressources du C2D et une autre préoccupation soulevée par le ministre Charles Diby. Si la Côte D’ivoire ne paye plus directement sa dette, il n’empêche que certains opérateurs économiques étrangers en tireront réels profits.
                                                            
G.A.YAPI
(Source : La tribune de l’économie n°114 du lundi 06 août 2012)                                                                                                 

dimanche 12 août 2012

Revue de Presse du vendredi 10 Août 2012



Akouedo , lundi 6 août 2012 le matin après l'attaque  qui y a eu lieu tres tôt entre 03H00-04H00 et 06H00 


La tension encore vive avec des tirs entendus à Yopougon, de nouvelles révélations sur les attaques, le rapport de la commission d'enquêtes et les rapports de la Côte d’Ivoire avec l’extérieur sont les sujets dont parlera notre revue de presse de ce vendredi 10 août 2012. Bonne lecture !

Tension à Yopougon

Hier (Jeudi 9 août ndlr), dans la commune de Yopougon, des tirs ont été entendus dans plusieurs quartiers, avons-nous appris. Selon Soir Info, c’est à Sideci, Niangon Nord et au corridor de Gesco que cela s’est produit. Ces tirs sont l’œuvre des Forces Républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) pendant leur opération de ratissage, précise t-il. Elles ont, au cours de cette opération, arrêté 43 personnes dont le Secrétaire général de la mairie, a affirmé un officier supérieur. Effectivement, Le Patriote parle d’une vaste opération menée par des FRCI qui avaient été alertées de la présence d’hommes en armes à Yopougon. Les investigations ont permis de mettre la main sur plusieurs armes de guerre et procéder à des arrestations. Au regard de cette situation, ce journal écrit que le gouvernement doit prendre ses responsabilités. Pour lui, il doit aller au-delà de la fermeté affichée pour faire preuve de rigueur et de vigilance. Parmi les responsables des attaques, Le Nouveau Réveil relève que « des barons du FPI sont cités ». Il note que hormis Mady Bouabré qui serait de connexion avec les assaillants, d’autres cadres de ce parti, en exil et en Cote d’Ivoire, étaient de connivence avec eux. Or dans Le Nouveau Courrier, Doumbia, un élément de Koné Zakaria, commandant de la police militaire, a révélé que les auteurs des  attaques sont des supplétifs des FRCI. « Depuis longtemps, on savait que tout ça allait arriver. Les petits ne sont pas contents et les chefs le savent. Si quelqu’un vous dit que c’est quelqu’un d’autre, il ment. Ce sont nos petits-là. »

Crimes post-électoraux : Rapports d’enquêtes contestés

L’Inter fait savoir qu’un journal américain a fait des révélations qui créent la polémique autour du rapport de la Commission nationale d’enquêtes sur la crise post-électorale. Il avance que deux opinions s’affrontent : celle de Human Rigth Watch qui demande que pour plus de crédibilité le rapport soit publié intégralement et celle du gouvernement ivoirien, à travers le ministre des droits de l’homme, qui a indiqué qu’il sera publié en partie. « Nous devons prendre en compte la sécurité des témoins. Ce ne sera pas une bonne chose de les exposer à des représailles », a dit le ministre. Aujourd’hui écrit que « Ouattara s’offre un rapport complaisant » avec 1009 cas d’exactions attribués au ex-FDS de Gbagbo et 727 aux FRCI. Pour lui ce chiffre donné aux FRCI « est loin de la réalité parce qu’il ne prend pas en compte les 100 autres personnes massacrées à Duékoué-carrefour le 28 mars 2011 ». Notre Voie s’est inscrit dans la même logique notant que la Commission d’enquête était aux ordres de Ouattara et a produit un rapport partisan
.
Rapports de la Côte d’Ivoire avec l’extérieur

Nord-Sud Quotidien informe qu’il y aura une chaude explication entre le président ghanéen et le président Ouattara aujourd’hui, au Ghana, sur le fait que ce pays constituerait une base arrière des assaillants. Etant donné que les autorités ivoiriennes ont affirmé que l’attaque récente du camp militaire d’Akouédo a été menée à partir du Ghana. Ce en quoi les Ghanéens ne se reconnaissent pas. D’ailleurs, selon Notre Voie, qui croit savoir de quoi le président Ouattara a parlé avec son homologue ghanéen lorsqu’il l’a appelé au téléphone, « le Ghana a dit non à Ouattara » devant sa volonté de voir les mandats d’arrêt lancés contre le pouvoir ivoirien à l’encontre des pro-Gbagbo être exécutés. Aujourd’huilivre que des occidentaux haussent le ton contre Ouattara au sujet des exécutions sommaires. Il rapporte que les ambassadeurs des Etats-Unis, d’Angleterre, d’Afrique du Sud, de Suisse, d’Italie et du Canada en Côte d’Ivoire se sont rendus à Duékoué pour s’enquérir de la situation sécuritaire. Après cette visite, un des diplomates a déclaré, dit-il, « le gouvernement doit d’urgence prendre en charge l’ensemble de ces problèmes. Il faut que les exactions et exécutions sommaires cessent dès maintenant ». Dans la mêlée, Le Quotidien d’Abidjan révèle que la Banque Africaine de Développement (BAD) a donné « un camouflet au régime » ivoirien. Alors que le président Ouattara pense voir la Banque revenir à Abidjan, les dirigeants de la BAD « lui ont signifié que cela n’est pas possible avant trois ans ».

CÉSAR DJEDJE MEL
(Source: linfodrome.com)

Enquête sur la crise post-electorale: Ces chiffres qui contredisent le Rdr


Les premiers chiffres sortis de l'enquête nationale sur la crise post-électorale dénotent le souci d'objectivité qui a guidé les auteurs du rapport. Il ressort en effet des chiffres qui ont été, pour l'heure, rendus publics, que les forces qui combattaient pour les deux camps belligérants se sont rendues coupables de graves violations des droits de l'homme, notamment du droit à la vie.

L'enquête révèle que les forces favorables à l'ancien président Laurent Gbagbo, tout comme celles favorables à Alassane Ouattara, ont commis des crimes.

Sur les 3248 morts dénombrés par la commission d'enquête, 1452, dont 1009 exécutions sommaires, sont attribués aux ex-Forces de défense et de sécurité (Fds) pro-Gbagbo. Quant aux Forces républicaines de Côte d'Ivoire( Frci), elles sont accusées d'avoir tué 727 personnes, dont 545 exécutions sommaires. Les dozos, considérés comme des supplétifs des Frci, sont accusés d'avoir causé la mort de 200 personnes. Le moins qu'on puisse dire, c'est que ces premières données statistiques entrent en collision avec les chiffres balancés, le 1er août dernier, par le parti au pouvoir.

Dans une déclaration produite par son secrétariat national aux droits de l'homme, le Rdr avait en effet communiqué sur certains chiffres supposés refléter les crimes commis pendant les violences post-électorales. A l'approche de l'audience de confirmation des charges de l'ancien président, initialement prévu pour le 13 août, il s'agissait d'accabler le célèbre prisonnier de Scheveningen en montrant les horreurs dont les forces combattant pour son compte se sont rendues coupables. Sous la plume de Me Coulibaly Soungalo, le parti au pouvoir avançait que, sur les 3000 morts occasionnés par la guerre de mars-avril 2011, « il y a au moins 98% de personnes dont les noms patronymiques sont de consonance nordique ou malinké ».

Autrement dit, sur les 3000 morts, 2940 sont des Nordistes ou Malinké. Comment le parti au pouvoir a-t-il fait pour savoir que ces 2940 victimes portaient des noms à consonance nordique ?  Par ailleurs, contrairement à ce qu'avance le Rdr,  l'enquête diligentée par le gouvernement est pour l'instant muet sur l'identité et l'état civil des tués. Mieux, elle indique que les pro-Gbagbo ont tué 1452 personnes sur les 3248 morts répertoriés par les enquêteurs. 

Si on suppose que les forces proches de l'ancien président ne pouvaient s'en prendre qu'aux partisans de Ouattara et ses alliés, on pourrait en déduire qu'elles ont ôté la vie à 1452 pro-Ouattara et non à 2940 soit les 98 % dont parle le Rdr. Encore que l'enquête n'a pas encore dit si les 1452 personnes tuées sont des ressortissants du Nord ou des Malinké. Par ailleurs, la même enquête contredit un autre chiffre avancé par le Rdr. Dans la même déclaration signée de Me Soungalo, il est en effet indiqué que 96 % des 3000 tués sont des militants du Rdr, soit 2880. Or, l'enquête ne fait état que de 1452 personnes tuées par les forces pro-Gbagbo. Des morts qu'on pourrait considérer comme des partisans de Ouattara.

On est donc loin des 2880 soit 96 % dont parle le Rdr. Encore qu'on est bien curieux de savoir comment le parti au pouvoir s'y prend pour savoir que ces morts sont des militants de son parti, d'autant que l'enquête officielle n'a jusque-là rien sur la couleur politique des personnes tuées. Au total, les premiers chiffres révélés par l'enquête diligentée par le gouvernement battent en brèche les statistiques avancées récemment par le Rdr en vue d'accabler Laurent Gbagbo dans l'espoir de voir confirmer les charges qui pèsent sur lui.

A.N


: L'inter N° 4258 du 10/8/2012)

Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) d'Abidjan, 1 milliard de F CFA détournés

Siège de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières à Abidjan 
Profitant de la désorganisation liée à la crise postélectorale en Côte d'Ivoire, des agents de la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) ont détourné 1,063 milliard de F CFA (1,62 million d'euros). Sur la foi de simples e-mails, ils ont fait croire au Dépositaire central et banque de règlement (DCBR), organisme dont la gestion a été confiée à Ecobank Côte d'Ivoire et par lequel transitent les échanges boursiers, qu'ils menaient une opération ordinaire et que les fonds utilisés seraient rendus à la fin de la crise. Ecobank a même avancé, fin 2010, quelque 500 millions de F CFA pour combler le déficit. La cour d'appel d'Abidjan a jugé que la BRVM n'avait pas à rembourser la banque. Reste à savoir si cette dernière se pourvoira en cassation.

 
(Source : jeuneafrique.com)


Côte d'Ivoire, Ma Terre ...



Ma Côte d’Ivoire …
Que jamais plus ne verra ma grande mère
Du fond de ce puits où elle a été jetée ....

Ma Terre...
Quand pourrais je ne plus te sentir ainsi défigurée?

Mon regard est plein du sang de la souffrance des miens.
Ce beau sang noir qu'ils ne cessent de répandre  sur leurs sentiers
Ce sang de tes filles violées,
Ce sang de tes fils égorgés,
Ce sang de lignées entières assassinées ...

La souffrance des miens injustement incarcérés dans leurs goulags se fait entendre
Mais aussi,
La souffrance de ceux qui en ce moment entonnent malgré eux, l'hymne à l'exile ...

Dis-moi Côte d'Ivoire ...
Est-ce toi que je vois marchant à pas pesant sous le poids de l'humiliation ?
Est-ce à toi ce dos marqué au fer rouge par ces néo esclavagistes ?
Ou
Est-ce toi que je vois venir aveuglée et sourde dont le bras est porté par ces corrompus de "fils" dont l'unique objectif est de te livrer au ventre insatiable de ces prédateurs à cols blancs ?

Dis-moi ...
Côte d’Ivoire,
Que te reprochent- t- ils ?
Serais tu coupable de briller comme ton Or et d'être beau comme ton diamant ?
Est- ce ta faute si ton parfum est café et ta douceur comme ton cacao ?
Pourquoi te trouveraient-ils orgueilleuse de ton pétrole ?

Ma  Terre,
Saches que :
. Quand bien même aveugle et sourde tu serais rendue,  je serai  tes yeux et tes oreilles ...
. Quand bien même aphone et affaiblie tu serais rendue, je serai  ta force et ta voix...
 Pour que soit su et que cesse ton supplice qui n'a que trop duré,
Tout comme n'a que trop duré
La macabre randonnée de "tes" vampires, corrompus et égoïstes de "fils"....
 Jamais je ne t'abandonnerai !...
Jamais je n'abandonnerai !...

Côte d’Ivoire, ma terre,
Puisse Dieu te bénir, bénir tes dignes enfants, bénir mon combat, bénir notre combat !...

Ogbawoli

samedi 11 août 2012

A l’aube de la chute…



A bras ouvert nous les avons  acceptés  
A l’unité de notre peuple  ils se sont attaques …

De démocratie, ils nous parlaient
A un totalitarisme, ils pensaient…

Force aux bulletins d’électeurs,  ils nous disaient croire
Armes, armées, canons et massacres ils nous ont fait voir…

Que de sang des nôtres sur notre Terre Ivoire ils ont badigeonne !
Que de terreurs, désolations, de peurs et  de pleurs ils ont semés !

N’est-ce pas qu’enlèvements, emprisonnements et exécutions  sont l’hymne de leur réconciliation ?
N’est-ce pas que la terreur, le mensonge  et le musèlement de toute contradiction sont les couleurs de leur solution ?...

Mais

Savent-ils que « l'humiliation que vous infligez à un peuple est l'une des plus puissantes armes de votre  propre destruction » ?
Savent-ils que « des humiliations persistantes et des injustices poussent des individus, des groupes militants et des nations à répondre par …la violence... » ?
Se croient-ils au-dessus de toute limite ?
Peut-être oublient ils que le puits quel qu'il soit a une profondeur limite… 

Quoi ?

Voici qu’au lieu d’écouter le chant de la raison et de l’humilité venu  d’Akouedo  cette longue nuit de veille,
Sachant pourtant que ce « commando mystérieux » est la progéniture de leur propre  fils, un certain « commando invisible »,
Encore plus d’oppressions, encore plus d’enlèvements ils  pensent
Encore plus d’avions, encore plus d’armes, encore plus de mensonges ils disent …

Peut-être ont-ils oubliés  que le peuple est divin et  émanation divine …

Croient-ils que l’Eternel des Armées s’accommoderait de leurs  abominations en Terre Ivoire sur d’innocents  enfants, Lui l’Unique Véritable Maître de la Terre et des Cieux ?

Ils  accélèrent  leurs pas vers le gouffre de leur propre perte, aveugles  qu’ils sont devenus de leur orgueil…

Le peuple Ivoire quant à lui,  traversera définitivement la mer rouge sous la protection du Très Haut
Matérialisation physique d’une victoire spirituelle  glorieuse déjà acquise,  fruit  d’une Divine grâce
Jusqu’au bout …

Ogbawoli, Samedi 11 Août 2012


Les pro-Gbagbo contestent le rapport d’enquête sur les violences post-électorales

La présidente de la Commission nationale d`enquête (CNE) sur les événements de la crise post-electorale, Mme Paulette Badjo remettant son rapport au chef de l`Etat Ivoirien Alassane Ouattara

La Commission d’enquête sur les violences post-électorales de novembre 2010, instaurée par le Président Ouattara, a remis ce mercredi son rapport. Les pro-Gbagbo sont tenus responsables de la mort de 1 452 personnes et les pro-Ouattara 727. Des chiffres contestés par les partisans de l’ancien chef d’Etat ivoirien. Alain Toussaint, ex-conseiller de Laurent Gbagbo, contacté parAfrik.com, dénonce un rapport « subjectif » et « mensonger ».

Les pro-Gbagbo sont les principaux auteurs des tueries de la crise ivoirienne. C’est ce qu’indique le rapport de la Commission d’enquête sur les violences post-électorales de novembre 2010, mise en place par le chef d’Etat ivoirien Alassane Ouattara. Il a été remis mercredi par la présidente de la Commission Paulette Badjo. Au total 16 000 personnes ont été auditionnées, selon le rapport. Au moins 3 248 personnes ont péri dans cette crise post-électorale. Les forces pro-Gbagbo auraient tué 1 452 personnes, dont 1009 exécutées sommairement. Les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), combattant pour le Président Outtara, sont tenus responsables de la mort de 727 personnes. On incrimine également la mort de 200 personnes aux « Dozos » (chasseurs traditionnels) -qui ont combattu au sein des FRCI- et miliciens pro-Gbagbo.

« Des mesures » seront prises, a promis le chef d’Etat ivoirien qui s’est dit ému par toutes ces « horreurs. Toutes les personnes qui ont posé des actes répréhensibles pendant la crise post-électorale répondront de leurs actes devant la justice ». Paulette Badjo reconnait toutefois que les chiffres du rapport, établis plus d’un an après la crise post-électorale, sont en deçà de la réalité. Sans compter les précisions qui manquent, notamment l’identité civile ou militaire des victimes.

Les pro-Gbagbo ont d’or et déjà contesté ce rapport. Ils ont adressé un courrier au secrétaire général de l’Onu Ban Ki-Moon et Haut commissariat des Nations-unies des droits de l’homme pour qu’il « ne soit pas pris en compte ». Ils réclament à la communauté internationale de mener une enquête neutre sur les exactions commises durant la crise ivoirienne. Pour Alain Toussaint, l’ex-conseiller de Laurent Gbagbo, contacté par Afrik.com, le rapport est « subjectif » et « mensonger ». Selon lui, il ne mentionne pas les 1000 personnes massacrées par les pro-Ouattara, à Dukoué, le 29 mars 2011. « Il y a une banalisation des crimes commis par les forces pro-Ouattara. Il faut que Ouattara livre à la justice les responsables de ces crimes ». Alain Toussaint pointe également du doigt un rapport « bâclé qui devait être rendu en six mois mais a finalement été publié qu’un an plus tard ».

L’épineux dossier judiciaire Gbagbo

Les partisans de Laurent Gbagbo dénoncent également le fait qu’ils soient les seuls à être mis sur le banc des accusés. Les responsables de l’ancien régime ivoirien interpellés sont tous détenus dans différentes régions de la Côte d’Ivoire. Parmi eux figurent, Simone Gbagbo, l’épouse de Laurent Gbagbo et Pascal Affi Nguessan, président du Front populaire ivoirien (FPI), l’ex-parti au pouvoir.

Laurent Gbagbo est quant à lui prisonnier à la Haye depuis novembre 2011. Ses partisans exigent sa libération. La Cour pénale internationale (CPI) a annulé l’audience de confirmation des charges de crimes contre l’humanité retenues contre lui. Cette procédure doit permettre aux juges de savoir si les charges retenues contre l’ancien président ivoirien sont suffisamment solides pour la tenue d’un procès. Le dossier Gbagbo est épineux. La CPI le sait. Si elle décide de juger Gbagbo, elle devra aussi traduire en justice les auteurs de crimes contre l’humanité dans le camp Ouattara. Mais est-elle assez compétente pour une affaire si complexe ? Pour le moment, la CPI poursuit son enquête sur les violences post-électorales. Elle n’a toujours pas rendu son rapport. Mais les pro-Gbagbo dénoncent le manque de crédibilité de la justice internationale, qu’ils estiment partiale.

Le Président Ouattara a, lui, promis que tous les responsables de crimes seront traduits devant la justice. Le dirigeant sait que cette étape est indispensable pour que la réconciliation nationale puisse voir le jour. La Côte d’Ivoire est en effet loin d’être apaisée. L’insécurité occupe toujours le terrain. Les exactions continuent, notamment dans l’Ouest du pays. Les populations cohabitent avec les meurtres, viols et agressions. Pour les pro-Gbagbo, les pro-Ouattara sont les principaux responsables de ces faits. Ils ont déposé plainte le 24 juillet à Paris contre le régime d’Alassane Ouattara et demandé à la France de mener une enquête sur ces crimes.



 PAR ASSANATOU BALDÉ I VENDREDI 10 AOÛT 2012 I Afrik.com