samedi 21 juillet 2012

CÔTE D'IVOIRE : DUEKOUE, ENCORE DES MORTS ET UN CAMPS DE 4000 RÉFUGIÉS WÊ (GUERE) SOUS PROTECTION ONUSIENNE DÉTRUIT







Le vendredi 20 Juillet 2012 fut encore une journée noire pour la ville de Duékoué .
Peinant à finir le deuil de plus de 1500 (800 officiellement) de ses fils et filles massacrés en la seule journée du 29 mars 2011 pendant la crise postélectorale ayant fait officiellement 3000 morts , Duékoué se voit forcé ce jour du 20 juillet 2012 à encore occuper tristement une "place de choix" dans l'actualité ivoirienne voire mondiale...

I-LES FAITS

Nous vous soumettons les faits tels que rapportés par la quasi-totalité de la presse étrangère Francophone avec le Nouvel Observateur dont nous vous livrons ici quelques morceaux choisis de son article à propos posté sur son site en ligne http://tempsreel.nouvelobs.com/ le 20-07-2012 à 19h03 et mis à jour à 22h55 :

Titre de l'article : Côte d'Ivoire: de nouvelles violences dans l'ouest font 13 morts

Morceaux choisis :

-Au moins 13 personnes ont été tuées dans des violences survenues vendredi dans la ville de Duékoué, dans l'ouest de la Côte d'Ivoire, et dans un camp de déplacés voisin gardé par l'ONU, a-t-on appris vendredi de sources locales.

- "J'ai compté au moins neuf morts dans le camp de déplacés, la plupart étaient de jeunes hommes", a déclaré à l'AFP un habitant, joint au téléphone depuis Abidjan. Ce bilan a été confirmé par un membre d'une ONG locale et un journaliste local.

- Censé être protégé par l'ONU, le camp de déplacés de Niambly, voisin de Duékoué et abritant surtout des autochtones d'ethnie guéré, a été attaqué vendredi par des jeunes en représailles à la mort de quatre personnes, tuées durant la nuit par des inconnus à Kôkôma, un quartier de Duékoué peuplé principalement de Malinké (originaires du nord du pays).

- Ces violences, qui auraient été provoquées par un braquage meurtrier, ont aussi fait "plusieurs dizaines de blessés", "par balles et armes blanches", selon des sources médicales.

- Le camp, abritant plus de 4.000 personnes réfugiées à la suite de la crise, était sous la protection d'un contingent de l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci).

-"Je n'arrive pas à comprendre ce qui a pu se passer pour que l'ONU n'ait pas réussi à maintenir (à l'extérieur, ndlr) la foule venue se venger", a confié le père Cyprien Ahouret, curé de la mission catholique de Duékoué. Il a regretté qu'un "braquage" ait mené à ce drame: "ici, lorsqu'il y a une crise, les ethnies se l'approprient".

-Selon plusieurs sources, les jeunes qui ont attaqué le camp étaient accompagnés de militaires ivoiriens des Forces républicaines (FRCI) et de "dozos", chasseurs traditionnels servant de supplétifs à ces forces de sécurité.

-"Nombreux blessés par balles et armes blanches"

-"Ils sont allés au camp, en ont d'abord détruit l'entrée, puis ils ont incendié le camp", a affirmé une source sécuritaire occidentale.

-"Plusieurs dizaines de personnes blessées" ont été accueillies à l'hôpital de Duékoué, a relaté un membre du personnel. Une autre source hospitalière a évoqué "de nombreux blessés par balles et armes blanches".

-Dans un communiqué publié par leur ambassade à Abidjan, les Etats-Unis ont condamné "fermement" ces violences et demandé "instamment" au gouvernement ivoirien et à l'Onuci de "prendre les mesures immédiates pour assurer la protection des civils dans la région".
Ils ont réclamé "l'ouverture immédiate d'une enquête" et que les responsables des violences soient "obligés de rendre compte".

-Les Malinké sont considérés comme des soutiens du président Alassane Ouattara, tandis que les Guéré sont vus comme favorables à l'ex-chef de l'Etat Laurent Gbagbo, son rival de la crise de 2010-2011.

Pour lire l'article complet du Nouvel observateur suivre le lien suivant :
http://tempsreel.nouvelobs.com/topnews/20120720.AFP3459/cote-d-ivoire-de-nouvelles-violences-dans-l-ouest-font-13-morts.html

II-QUESTIONS

A la lumière de l'article il y a des interrogations dont principalement celles-ci après :
L'article qui reprend un large extrait d'une dépêche d'AFP ,
- reconnait qu’a la suite de la crise postélectorale, des guérés sont refugies sur leur propre terre sans toutefois dire ce qu’il en est de leur village...chacun en disposant en Côte d'ivoire...
- reconnait que l’attaque a été planifiée puisqu’il parle de "représailles " donc vengeance.
- reconnait que les populations du quartier Kôkôma se sont fait escorter par des FRCI censés être l’armée nationale de Côte d'Ivoire et donc apporter son soutien et sa protection à toutes les communautés
- reconnait que l’ONUCI qui assure la sécurité du camp a failli, favorisant ainsi la destruction de ce camp
- reconnait que les "dozos", chasseurs traditionnels pro Ouattara servent de supplétif aux FRCI
- reconnait que ces "dozos", chasseurs traditionnels pro Ouattara servant de supplétif aux FRCI donc milice pro Ouattara ont participé en toute impunité à ce drame.

Que disent le HCR, le CICR, Human Right Watch, le CDVR de Konan Banny, le ministre des droits de l’homme du gouvernement Ouattara et tous les défenseurs des droits de l’homme à travers le monde ?

Viendra t-on nous dire :

1- Que les FRCI ont agi en légitime défense face a des populations désargentées refugiées et réduite à la mendicité sur leur propre terre occupées par des milices burkinabés et dozos ?

2-Que dans cette Côte d'Ivoire qu'on dit "état de droit», qu'une communauté parce que soutenant le pouvoir en place et/ou ayant la majorité de ses fils dans l'armée nationale peut s'ériger en justicier au mépris de la loi et des droits humanitaires ?...Encore qu'aucune enquête n'a été diligentée établissant de façon formelle la culpabilité de tous les 4000 habitants de ce camps de réfugiés dans le braquage sanglant ayant servi de prétexte à ce énième massacre de Wê ?...

Ogbawoli

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