mercredi 10 août 2011

Côte d'Ivoire: Alassane Ouattara et les 6 préjugés qui lui collent à la peau



La classe politique Ivoirienne a été animée par trois principaux leaders depuis la mort de Félix Houphouët Boigny jusqu’à ce jour. Le premier est bien sûr l’opposant historique au Bélier de Yamoussoukro, Laurent Gbagbo le Woody de mama. Il est le plus fidèle élève politique du vieux car en s’opposant à lui, il a appris à son ombre même éloigné idéologiquement de lui. Le deuxième Henri Konan Bédié, l’actuel doyen de la politique nationale, le sphinx de Daoukro fut le dauphin constitutionnel du vieux et Président de la République avant d’être débarqué par le Général Guéï Robert. Le troisième Alassane Ouattara, le Premier Ministre du vieux et leader du RDR après Djéni Kobenan. Après avoir été écarté de la Présidentielle pendant plusieurs années il est aujourd’hui Président de la République. Ce n’est pas faute d’avoir du soutien au sein de la population qu’il n’est pas arrivé à occuper le poste de Président de la République plus tôt. Ses opposants ont toujours utilisé des armes sociologiques ou préjugés préfabriqués ( ?) dans des réunions de gang politique pour le clouer. Voici les 6 plus célèbres.
1 – Le burkinabé devenu Ivoirien : la victime de l’Ivoirité ( ?)
L’Ivoirité, difficile de dire qui est le père de cette théorie xénophobe puisse que le Président Henri Konan Bédié s’est toujours défendu que ‘’son’’ Ivoirité à lui a été détourné de sa mission première qui était de rendre les Ivoiriens fiers de ce qu’ils sont. Une chose est sûre c’est que ce concept a été à l’origine de la polémique sur la nationalité d’Alassane Ouattara. Pour de nombreux Ivoiriens (et même jusqu’à ce jour) Ouattara n’est pas Ivoirien : il est un burkinabé, un mossi qui a fraudé pour devenir Ivoirien. Aucun adversaire politique du bravetchê ne s’est retenu d’utilisé l’Ivoirité dans sa campagne. Les masses dans les hameaux les plus reculés ont été endoctrinées à coup de ‘’Ouattara est burkinabé’’ depuis plus de quinze ans. Ouattara Ivoirien ou burkinabé ? Malgré qu’il soit Président la polémique est toujours présente et le préjugé (ou la réalité) de l’Ivoirité lui colle encore à la peau.
2 – Le fils ingrat du père.
C’est l’acte irréparable qui est à l’origine de sa séparation d’avec ‘’ses frères’’ du PDCI. Alassane Ouattara aurait du vivant d’Houphouët Boigny avoué qu’il serait candidat à l’élection Présidentielle. Un sacrilège pour les militants du PDCI à l’époque qui n’ont jamais digéré les écarts du jeune technocrate. Une maladresse pour certains observateurs car Alassane Ouattara n’était pas un politicien véritable à l’époque. « Il ne savait pas comment les successions s’organisaient au PDCI » m’a dit un journaliste de la RTI. Les barrons du PDCI en bon Gaullistes qui gravitaient autour du vieux Boigny n’ont pas vraiment pardonné au Premier Ministre. Les méthodes du PDCI tirées des codes de la monarchie Akan sont très strictes : vouloir la place du Père avant son départ, c’est le pousser dans le cercueil* ! (traduction du proverbe baoulé)
3 – Le vrai père des coups d’Etat et des rébellions Ivoiriennes
A chaque fois que la Côte d’’Ivoire a eu une toute petite migraine le premier à être interpellé ou indexé fut ADO. Les partisans de Laurent Gbagbo l’appelaient l’Assassin Déporté de Ouaga. Laurent Gbagbo l’a ouvertement présenté comme celui qui a renversé Bédié et donc invité le PDCI à ne pas le soutenir au second tour de l’élection Présidentielle. Ben Soumahoro l’ancien leader du RDR a dit de lui en premier qu’il « est le père de la rébellion en 2002 » et mis en garde la Côte d’Ivoire contre celui qui risque « de transformer la Côte d’Ivoire en brasier s’il ne devient pas Président ». Ben Soumahoro lui attribue la paternité du charnier de Yopougon et pour les Jeunes Patriotes « Ouattara n’est rien d’autre que l’auteur des malheurs de la Côte d’Ivoire ». « Quand il est hors du pays il est une menace » disait Charles Blé Goudé lors d’un de ses meetings. Alassane Ouattara à donc la réputation du déstabilisateur qui a opéré un passage en force vers la Présidence.
4 – Celui qui liquidera la Côte d’Ivoire
« Il vend les entreprises, les rachète lui-même ou les donne à ses amis français ». C’est la phrase qui circulait sur toutes les lèvres à l’époque de la privatisation. Le liquidateur dans le rôle du Premier Ministre : il a bradé toutes les entreprises du pays au prétexte de l’application d’un plan de relance économique imposé par les institutions bancaires internationales. Après son passage plus rien n’appartenait aux Ivoiriens, pire certains ‘’amis’’ du vieux ont trouvé que l’ancien patron du FMI c’était enrichi considérablement. « Si Ouattara revient c’est le pays qu’il risque de vendre à la France et aux étrangers » soulignait un leader de la galaxie patriotique. Ce slogan fut utilisé lors de la campagne et a convaincu de nombreux électeurs qu’Alassane Ouattara était contre l’indépendance économique du pays, pire il est le supplétif de la France qui signe sa main mise sur l’économie Ivoirienne. Alassane Ouattara a été porté à la tête du pays pour le transformer en vache à lait de l’Afrique de l’ouest : burkinabés, maliens et les autres pourront devenir désormais Ivoiriens. Le cacao sera pillé et vendu via le Burkina-Faso et les richesses du pays mises au service des autres Nations car selon le pacte Alassane-Compaoré-Paris la Côte d’Ivoire n’est le pays de personne !
5 – L’anti-christ et l’islamisation de la Côte d’Ivoire
La religion a été l’un des piliers clé de la propagande frontiste. Dans les églises, l’évangile du LMP a été prêché sous forme de révélations divines et de prophéties. Alassane Ouattara a été présenté comme le symbole de tout ce qui est négatif dans les saintes écritures : l’anti-christ, Goliath, le franc maçon, pharaon, la bête de l’apocalypse… Jamais un homme politique ne s’est taillé une réputation aussi négative dans les milieux chrétiens. « S’il prend le pouvoir, jamais il ne laissera les chrétiens prier » affirmait un pasteur évangélique. Au-delà de ne pas laisser les chrétiens prier Alassane Ouattara à pour mission l’islamisation de la Côte d’Ivoire tout entière. Des chrétiens ont-ils voté pour Alassane Ouattara ? Ils sont certainement nombreux ! D’autre ne l’ont pas suivi ? La liste est aussi longue ! Ouattara l’ennemi du Christ ? Chacun saura si celui qu’on présente comme un illuminatif est vraiment l’homme marqué du code 666.
6 – Apôtre de la suprématie dioula sur les autres ethnies du pays
La rumeur populaire veut que ceux avec qui Alassane Ouattara a signé le pacte de l’exploitation de la Côte d’Ivoire soit du nord et donc regroupé sous l’ethnie dioula. Ce groupe ou cette ethnie doit asseoir sa domination sur les 62 autres ethnies de la Côte d’Ivoire et faire disparaître les frontières du nord (celles du Mali et du Burkina). Leurs parents restés de l’autre côté de la frontière pourront rallier le pays de leur rêve et tout le monde pourra devenir Ivoirien juste par sa carte d’identité. La Côte d’Ivoire sera la propriété de tout le monde car des étrangers ont déjà dirigé ce pays. Deux libériens ont été Président (Gbagbo et Guéï), Houphouët Boigny serait lui-même burkinabé et Bédié ghanéen ! Ouattara vient donc avec une logique : la domination de son clan, la modification de la constitution Ivoirienne et l’instauration d’une présidence à vie.
Ces six préjugés alimentent depuis 15 ans des révélations sur l’avenir de la Côte d’Ivoire (...)


Et si tous ces préjugés n’étaient que de pures inventions ? Difficiles de dire également qu’ils ne sont pas fondés ! Tout compte fait Alassane Ouattara aura cinq ans pour montrer au peuple de Côte d’Ivoire qu’il n’est pas un monstre comme certains le disent.

Suy Kahofi

eburnietoday.mondoblog.org


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