Un nouveau représentant spécial de l’ONU doit prendre fonction à la tête de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire dont le mandat a été prolongé de 12 mois.
Le néerlandais Albert Gérard Koenders remplacera le coréen Young Ji Choi fin août prochain dans un contexte de vive tension dans l’ouest où des cas graves de violation de droit de l’homme continuent d’être signalés par les rapporteurs de l’ONUCI et Amnesty International.
Le récent rapport de l’ONG pointe du doigt cette complicité coupable des FRCI qui équipent et coachent les chasseurs traditionnels dozo dans leurs actions de violence envers les populations du grand ouest. Sur des bases purement ethniques ou prétendues politiques, les recrues dozo, supplétifs des FRCI lors des combats de l’ouest continuent de régner en maître absolu. Perquisitions nocturnes, viols, tortures et exactions sont à mettre à l’actif de ces hommes. Leurs actions sapent toute initiative de reprise de retour de près de 630.000 déplacés et réfugiés.
Les propos rassurants du Président Alassane Ouattara du haut de la tribune des Nations Unies sur la réalité des droits de l’homme ne cadrent en rien avec la réalité sur le terrain.
En effet un dialogue de sourd s’est engagé entre les organisations de la société civile et le pouvoir. Celles-ci demandent la fin de l’application d’une justice à deux vitesses qui imposent que les pro-gbagbo soient traqués et les bourreaux du camp Ouattara soient en liberté. Les appels de la société civile n’ont produit aucun effet et le résultat est aujourd’hui clair ! La situation des droits de l’homme loin de s’améliorée continue de se dégrader. Salvador Saguès Chercheur à Amnesty International met en garde les nouvelles autorités Ivoiriennes contre les risques d’une escalade de la violence si rien n’est fait pour désarmer les dozos. Que deviendra la Côte d’Ivoire si tous les efforts de normalisation sont couvés par des violations à répétition des droits de l’homme ? Alassane Ouattara et Soro Guillaume ont-il une autorité quelconque sur les éléments de plus en plus indisciplinés des FRCI ? Que faire des dozos qui ont aujourd’hui pion sur rue pour traiter des problèmes du foncier et arbitrer des litiges qui sont du ressort d’autorités telles que les Préfets ?
L’ouest de la Côte d’Ivoire mérite une attention particulière et on se demande comment l’armée Ivoirienne peut réussir là où l’ONUCI elle-même a déserté ? Pour mémoire, les éléments du bataillon marocain (MORBATT) de l’ONUCI ont abandonné les populations civiles à leur triste sort lors des combats de fin mars 2011. Les soldats marocains n’ont même pas pu établir un cordon de sécurité autour de la Mission Catholique de Duékoué où des civils désarmés sont venu s’entasser !
L’ONUCI dans une opération de médecin après la mort s’engage à installer huit camps militaires dans l’ouest pour assurer la sécurité des populations et appuyer les autorités Ivoiriennes dans l’organisation des élections.
De quelles élections parlons-nous ? Sans un minimum de sécurité et de liberté de mouvement quel parti d’opposition ira faire campagne dans une zone que les Ivoiriens appellent aujourd’hui le Dozoland ?
Toutes les forces engagées sous la bannière des Nations Unies doivent contribuer à la sécurisation de l’ouest. A ce niveau de mon propos je pointe du doigt les troupes françaises de la Licorne qui a un moment ont cru que leur mission consistait uniquement à déloger Laurent Gbagbo. Leur présence tant souhaité par le Président Ouattara se justifie par leur effort à contribuer à la sécurisation des zones plongées dans le KO. Comme on le dit en Côte d’Ivoire « ils doivent achever ce qu’ils ont commencé » enfin que cette odeur de mort qui plane encore sur l’ouest puisse être dissipée.
Suy Kahofi
eburnietoday.mondoblog.org
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