vendredi 22 juillet 2011

Allasane Dramane Ouattara - Soro Guillaume : du DUO au DUEL ?




Plus de trois mois après son installation au palais présidentiel, Alassane Ouattara n’a qu’une confiance toute relative en son premier ministre. Et vice-versa. Décryptage.
Alassane Ouattara et Guillaume Soro affichent une cohésion à toute épreuve devant les médias. Mais dans les coulisses de la présidence ivoirienne, les rapports entre les deux têtes de l’exécutif - duo improbable emmené par l’ancien haut responsable du Fonds monétaire international (FMI) et l’ex-leader de la rébellion des Forces nouvelles (FN) – sont empreints d’une certaine méfiance.

Plus de trois mois après l’installation d’ADO à la tête de l’Etat, Guillaume Soro, bien décidé à être incontournable même si son départ est acquis après les législatives de fin 2011 - début 2012, n’hésite plus à envoyer quelques pics bien sentis au chef de l’Etat et à son entourage. Pour ce faire, il s’appuie sur le quotidien Nord-Sud, financé par son ancien porte-parole Méité Sindou, actuel secrétaire national chargé de la bonne gouvernance. Chaque jour, les articles consacrés aux proches du président ivoirien sont un peu plus incisifs, l’entourage de Guillaume Soro évite soigneusement de s’adresser aux conseiller de Ouattara, par lesquels Philippe-Serey Eiffel, pourtant considéré comme la personnalité la plus influente du palais d’Abidjan. Autre point de discorde : les appels répétés d’ADO au chef du gouvernement pour qu’il mette fin à l’économie parallèle qui sévit au Nord du pays ne sont guère entendus. Au-delà de la ville de Bouaké, les faraudes et les prélèvements de taxes indus par les ex-FN vont toujours bon train. Quant à la récente décision de Ouattara de supprimer la gratification mensuelle de 50.000 F CFA, dénommée « les hauts, les cours », que Laurent Gbagbo avait instaurée pour les membres des Forces de défense et de sécurité (FDS), elle a également mécontenté Guillaume Soro. Ce dernier aurait souhaité le maintien au sein des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI).
De son côté, Alassane Ouatarra a pris soin d’exclure les anciens commandants des ex-FN de son premier cercle. Même si Soumaïla Bakayoko et Michel Gueu ont été nommés, le 7 juillet, respectivement chef d’état-major des armées et chef d’état-major particulier de la présidence, ADO préfère s’en remettre au lieutenant-colonel Vagondo Diomandé pour sa sécurité personnelle. Neveu de Robert Gueï et actuel commandant du Groupement de sécurité présidentielle (GSPR), celui-ci a procédé personnellement au recrutement des éléments chargés d’assurer cette délicate mission.

Source : La lettre du continent du 21 juillet 2011

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