lundi 13 août 2012

Economie: PPTE , dette ivoirienne , en réalité la France n'a pas annule toute la dette ivoirienne



La France propose un autre schéma

En réalité le  plus important des créanciers du club de  Paris  c’est –à-dire la France n’a annulé que le 1/3 de la dette ivoirienne. En chiffre c’est près de 1 milliard d’euro (655 milliards de francs CFA) qui ont fait l’objet d’annulation sèche. Le reste a été converti  en contrat d’annulation de désendettement et de développement(C2D). C’est près de 2 milliards d’euro, soit 1.310 milliards de francs CFA qui ont été consacrés au C2D à gérer sur une quinzaine d’année.
Ce programme démarre cette année avec 150 millions d’euros (98,25 milliards de Francs CFA) et devra atteindre à échéance les 200 millions d’euro (131 milliards de Francs CFA) par an. 

Le mécanisme consiste à deux faits essentiels :
. D’une part la Cote D’ivoire doit à échéance prévue (par mois ou par trimestre) mobiliser les ressources quelles est censée verser à la France. Mais cet argent  va directement dans compte logé au sein de l’agence principale de la BCEAO à Abidjan.
. D’autre part, différents projets déjà répertoriés par les  deux parties seront financés par le fonds. Le mécanisme se passe comme  si la Co te D’ivoire remboursait sa dette et la France lui rétrocède le même  montant dans les minutes suivantes. C’est ce qu’on a appelé la « Méthode de l’accordéon ».

 Que se passera-t-il si la Cote D’ivoire manque une échéance ? En plus, lorsque les fonds sont logés à la BCEAO, la Cote D’ivoire n’est plus le seul maitre du jeu. Même si le ministre de l’économie et des finances Charles Koffi Diby  atteste que l’argent du C2D ne retournera pas en France, son utilisation ne sera pas systématique. Le Contrat de Désendettement et de Développement pose certainement les conditionnalités d’accès au fonds. Il faut bien payer avant de l’utiliser !

Les entreprises ivoiriennes face au C2D

Autre chose, c’est que les axes prioritaires sont bien définis et déclinés en projets à réaliser sur l’étendue du territoire ivoirien.

Dans la déclaration de politique générale du gouvernement, le 16 juillet dernier, le premier ministre Jeannot  Ahoussou Kouadio a donné de bonnes précisions : « Sur la période 2012-2015, outre les ressources budgétaires de l’Etat, ce sont 413 milliards de FCFA, qui seront mobilisés pour le financement de projets dans le cadre du Contrat de Désendettement et de Développement(C2D) », a-t-il déclaré. Ii y a des chantiers dans différents secteurs: Justice (15 milliards ; éducation formation et insertion professionnel (61milliards); santé (45,8 milliards); agriculture-développement rural et biodiversité (73,3 milliards) ; développement urbain (98,8 milliards) et infrastructures de transports (106,6 milliards). Voici ce qui a été convenu de faire avec l’argent du C2D sur quatre années consécutives.

Maintenant, la question est de savoir les entreprises qui devront exécuter les différents marchés.

Bien sûr, certaines entreprises locales mais aussi d’autres étrangères. La loi de l’offre et de la demande faisant foi y compris les principes de passation des marchés publics. Lorsqu’on observe le niveau de compétitivité des entreprises ivoiriennes face à des grandes multinationales étrangères, l’on est en droit de se demander à qui reviendra la grande part des marchés. Par ailleurs, la forte offensive d’opérateurs économiques français à s’installer en terre ivoirienne n’est pas fortuite. Déjà, 104 entreprises étrangères se disent prêtes à s’implanter en zone industrielle. En faisant un certain rapprochement, il aura bien d’entreprises françaises qui vont compléter sur les marchés du C2D. A côté, il y a des opérateurs économiques ivoiriens essoufflés par la longue crise qu’a traversée le pays. Jusqu’à présent, les indemnisations des entreprises sinistrées ne sont pas effectives. Comment faire pour gagner les nombreux marchés qui se profilent ? La question reste d’actualité. En attendant, le Contrat de Désendettement et de Développement est en route et va durer 18 ans, a précisé le ministre de l’économie et des finances.

Une chose est sûre la France pourra récupérer une partie de sa créance par le biais de ses opérateurs économiques qui seront à la tâche.

Par ailleurs, la capacité d’absorption des ressources du C2D et une autre préoccupation soulevée par le ministre Charles Diby. Si la Côte D’ivoire ne paye plus directement sa dette, il n’empêche que certains opérateurs économiques étrangers en tireront réels profits.
                                                            
G.A.YAPI
(Source : La tribune de l’économie n°114 du lundi 06 août 2012)                                                                                                 

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